Au Mozambique après 4 ans d’interruption, le projet de gaz naturel liquéfié initié par TotalEnergies va peut-être redémarrer. Ce projet, l’un des plus ambitieux chantiers gaziers du continent africain sera relancé cet été, si la déclaration de force majeure qui le couvre est levée par les autorités mozambicaines ont, annoncé les responsables du géant français.
Quatre ans après une attaque jihadiste ayant contraint TotalEnergies à suspendre son méga projet gazier au Mozambique, la multinationale prépare son grand retour sur les rives de la péninsule d’Afundji. Une annonce officielle a été faite lors de la conférence mondiale sur le gaz à Pékin, par le PDG du groupe énergétique français, Patrick Pouyané.
Un retour suspendu à la levée de la déclaration de force majeure par les autorités mozambicaines et qui couvre jusqu’ici le projet. L’entreprise française espère obtenir l’approbation de Maputo d’ici l’été 2025, permettant ainsi la reprise des travaux du chantier de gaz naturel liquéfié.
Mais des interrogations fusent quand même au sujet de cette annonce de TotalEnergies, compte tenu du climat sécuritaire dans la province de Cabo Delgado qui abrite la péninsule d’Afundji, site de ce projet majeur. Certains redoutent un retour précipité dans un région toujours sous tension.
Le projet avait été interrompu à la suite d’une serie attaques violentes perpétrées par des groupes armées islamistes dans la province, obligeant les autorités locales et l’entreprise française à mettre entre parenthèses une chantier estimé à 20 milliards de dollars.
Selon TotalEnergies, la situation sur le terrain » s’est améliorée », ce qui expliquerait la relance du projet. Un enthousiasme que tempère, Nicolas Delaunay, analyste à l’International Crisis Group. Il a confié à l’AFP que la situation autour de la Zone d’Afundji(site du chantier)est certes plus stable, pour autant l’insurrection armée dans la région n’est pas « encore éradiquée » . D’ailleurs » les insurgés conservent une force de frappe non négligeable », ajoute-t-il. Un redéploiement des forces armées pour sécuriser le chantier pourrait accentuer les tensions sociales et politiques dans une région déjà marginalisée estime le chercheur.
En outre la reprise du projet Mozambique LNG risque de raviver le sentiment d’injustice dans la province de Cabo Delgado. De nombreux habitants estiment que leurs préoccupations sécuritaires sont reléguées au second plan face à l’appétit économique des autorités et des investisseurs étrangers martèle M. Delaunay.
Un chantier aux enjeux majeur pour le pays.
À Maputo, le gouvernement est d’accord pour le redémarrage de ce chantier jugé stratégique. Le projet n’est d’ailleurs pas le seul dans le secteur gazier. D’autres sont à l’abordage et connaissent une réelle avancée dans leur exécution. C’est le cas notamment du projet Coral Norte sous la bannière de la multinationale énergétique italienne Eni, ou encore les exportations de GNL(gaz naturel liquéfié) via Coral Sul, une unité flottante de Gaz naturel liquéfié installée à 80 kilomètres des côtes Mozambicaines.
Le Mozambique possède des réserves gazières parmi les plus importantes de l’Afrique. Le pays veut transformer cette richesse en moteur de développement clament les autorités. Selon la Banque africaine de développement(BAD), la production de gaz pourrait devenir le principal moteur de croissance du pays, avec une prévision de croissance du PIB réel de 5,2% entre 2024 et 2025.