Donald Trump interdit aux ressortissants de sept pays africains d’entrer aux États-Unis, l’Union africaine  » préoccupée », le Tchad et le Soudan, « surpris ».

Donald Trump avait déjà imposé des mesures restrictives à plusieurs pays lors de son premier mandat. Bis repetita mercredi 4 juin aux États-Unis d’Amérique. Il a remis en place un « travel ban » qui interdit cette fois aux ressortissants de douze pays d’entrer sur le territoire états-unien. Sept États africains sont concernés : le Tchad, le Congo-Brazzaville, la Guinée-équatoriale, l’Érythrée, la Libye, la Somalie et le Soudan. Sept autres pays sont visés par des restrictions dont le Burundi, la Sierra Leone et le Togo. L’Union africaine (UA) s’est dite jeudi « préoccupée », tandis qu’à Ndjamena et à Khartoum, on a accuse le coup.

L’Union africaine (UA) s’est dite jeudi « préoccupée » par l’interdiction d’entrée sur le territoire états-unien aux ressortissants de sept pays africains. La décision annoncée par le président Donald Trump s’applique à la République du Congo (Congo-Brazzaville), à la Guinée équatoriale, à l’Erythrée, la Libye, la Somalie, le Soudan. Cette mesure s’ajoute à des restrictions déjà en vigueur contre le Burundi et le Togo. Ndjamena a confié sa « surprise » et la rue à Khartoum son « inquiétude ».

La Commission de l’UA a dans un communiqué appelé Washington à adopter une « approche plus consultative et engager un dialogue constructif avec les pays concernés. » L’organisation panafricaine a également pointé » l’impact négatif » potentiel de telles mesures sur les relations interpersonnelles, les échanges éducatifs, les échanges commerciaux et, plus largement, les relations diplomatiques soigneusement entretenues depuis des décennies » avec les EUA.

Le Tchad « surpris » , les soudanais « inquiets »

Nous sommes surpris par cette annonce et encore plus par le motif lié au terrorisme qui est mis en avant et qui méconnaît totalement l’engagement et les résultats du Tchad dans ce domaine », a réagi auprès de l’AFP le ministre tchadien des Affaires étrangères, Abdoulaye Sabre Fadoul.

Le Tchad est toutefois « serein, en attendant que les Américains nous notifient formellement cette décision, pour qu’on puisse commencer à travailler dessus ensemble », a-t-il ajouté.

Si le gouvernement somalien de son côté n’a pas réagi officiellement, plusieurs habitants de Mogadiscio, qui craignent des expulsions à venir de leurs compatriotes vivant aux Etats-Unis, ont partagé leur opposition avec l’AFP.

Cette démarche est une humiliation contre nous, en tant que Somaliens », a notamment réagi Ahmed Osoble Mohamud, un habitant de Mogadiscio, capitale de la Somalie.

 » l’absence de contrôle des voyageurs »

L’exécutif états-unien, qui mène une politique anti-immigration très restrictive, explique la présence des pays sur cette liste par l’absence d’administrations efficaces pour assurer un contrôle des voyageurs et la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux Etats-Unis d’Amérique après l’expiration de leurs visa.

« L’attaque terroriste récente à Boulder, Colorado (Ouest), avait mis en évidence les dangers extrêmes que représente pour (les Etats-Unis d’Amérique) l’entrée de ressortissants étrangers qui n’ont pas été correctement contrôlés » et par ceux « qui dépassent la durée de leur visa », a dit le président américain dans une vidéo postée sur « X ».

Il faisait référence à l’attaque perpétrée dimanche au cri de « Palestine libre » par un Egyptien n’ayant plus de visa, contre des participants à une marche hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, faisant 12 blessés.

Donald Trump a comparé son nouveau « travel ban » aux « restrictions efficaces » qu’il avait imposées à un certain nombre de pays, principalement musulmans, au cours de son premier mandat (2017-2021) et qui, selon lui, avaient empêché les États-Unis d’Amérique de subir des attaques qui s’étaient produites en Europe. « Nous ne laisserons pas ce qui s’est passé en Europe se produire en Amérique, a-t-il affirmé. Nous ne pouvons pas avoir une immigration ouverte en provenance de pays que nous ne pouvons pas contrôler et filtrer de manière sûre et fiable », a assuré le président américain. Ce 4 juin, les démocrates ont tout de suite réagi, accusant Donald Trump d’isoler un peu plus les États-Unis d’Amérique sur la scène internationale et de trahir les principes défendus par les Pères fondateurs.

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