Les Etats-Unis d’Amérique et l’Iran ont été exhortés ce mardi par le ministre omanais des Affaires étrangères, Badr bin Hamad al-Busaidi, a exhorté à faire preuve de pragmatisme pour relancer les négociations bilatérales, dans un contexte régional de plus en plus instable.
Lire la suite Oman appelle Washington et Téhéran à reprendre les négociationsArchives pour la catégorie Conflit Israël – Iran
Iran – Israël : en Cisjordanie des colons attaquent des soldats israéliens, Paris, Berlin et Londres unis contre les menaces iraniennes contre Rafael Grossi (AIEA), etc… ( point du 30 juin)
Le conflit entre Israël et l’Iran continue de secouer le Moyen-Orient, avec des répercussions directes tant sur la scène internationale qu’au sein même de la société israélienne. Alors que les tensions militaires persistent, un épisode inédit s’est produit en Cisjordanie occupée, où des colons israéliens ont attaqué des soldats de leur propre armée. En parallèle, Paris, Berlin et Londres condamnent fermement les menaces visant le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et le bilan humain des frappes iraniennes sur Israël continue de s’alourdir avec 28 morts recensés. Voici le point complet.
Lire la suite Iran – Israël : en Cisjordanie des colons attaquent des soldats israéliens, Paris, Berlin et Londres unis contre les menaces iraniennes contre Rafael Grossi (AIEA), etc… ( point du 30 juin)Iran-Israël : Téhéran met fin à sa coopération nucléaire avec l’AIEA, Moscou s’y oppose ; Khamenei déclare que les États-Unis ont reçu une « gifle cinglante » et que l’État hébreu a été « proche de l’effondrement » ; l’armée israélienne confirme l’intervention de « commandos terrestres » en Iran etc…(Point du 26 juin).
Khamenei affirme que les États-Unis ont reçu une «gifle cinglante» et que l’État hébreu a «failli s’effondrer»
«Je tiens à féliciter la grande nation iranienne» a déclaré Ali Khamenei dans un communiqué dévoilé ce jeudi 26 juin. Dans une prise de parole devenue rare, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a salué jeudi 26 juin la «victoire» de son pays sur Israël. Il s’agit de sa première déclaration depuis l’entrée en vigueur mardi d’un cessez-le-feu ayant mis fin à douze jours de guerre. «Je tiens à féliciter la grande nation iranienne : tout d’abord pour sa victoire sur le régime sioniste», a déclaré Ali Khamenei, dans un communiqué écrit publié par l’agence de presse officielle Irna. Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a également déclaré que les États-Unis «n’avaient rien gagné» de la guerre de douze jours entre l’Iran et Israël et même reçu une «gifle cinglante». Dans un communiqué publié par les médias d’État, il affirme que les États-Unis «sont intervenus directement dans la guerre, convaincus que leur refus de s’engager conduirait à la destruction totale du régime sioniste». «Ils n’ont rien gagné de cette guerre», a jugé Ali Khamenei à propos de Washington, ajoutant dans sa première déclaration publique depuis le cessez-le-feu entré en vigueur mardi, que «la République islamique l’a emporté, et en représailles, a infligé une gifle cinglante au visage de l’Amérique».
Un coût «assurément élevé» en cas d’attaque
Le guide suprême iranien a également menacé de frapper des bases américaines au Moyen-Orient si l’Iran était de nouveau attaqué par les États-Unis. «La République islamique a accès à d’importantes bases américaines dans la région et peut agir contre elles dès qu’elle le juge nécessaire», a-t-il déclaré. «Cela peut se reproduire à l’avenir : si une attaque survient, le coût pour l’ennemi et l’agresseur sera assurément élevé.»
Il a par ailleurs affirmé que son pays ne se rendrait «jamais» aux États-Unis : «le président américain a indiqué dans l’une de ses déclarations que l’Iran devait se rendre. Se rendre ! Il ne s’agit plus d’enrichissement ou d’industrie nucléaire, mais bien de la reddition de l’Iran», a déclaré l’ayatollah Khamenei dans un discours télévisé.
Téhéran suspend sa coopération nucléaire avec l’AIEA, Moscou s’y oppose
L’Iran a annoncé la suspension immédiate de sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à la suite des récentes frappes américaines et israéliennes contre ses installations nucléaires. Cette décision marque une rupture majeure dans les relations entre Téhéran et l’organisme de surveillance onusien, et suscite de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale.
Une réaction à une résolution de l’AIEA
La décision iranienne intervient dans un contexte de tensions accrues autour de son programme nucléaire. En cause : une résolution adoptée à Vienne par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, critiquant une nouvelle fois le manque de transparence de l’Iran. Pour Téhéran, cette résolution est jugée « purement politique et non constructive », selon les propos du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.
Dans la foulée, l’Iran a fermé ses installations nucléaires aux inspecteurs internationaux. Les caméras de surveillance ne seront plus alimentées, et les rapports d’activités interrompus. Cette mesure, entérinée par un vote du Parlement iranien, plonge le programme atomique du pays dans une opacité totale.
Une escalade inquiétante
Ce tournant est interprété comme un acte de défi majeur, alors que le pays avait déjà réduit progressivement ses engagements depuis l’abandon du Plan d’action global commun (JCPOA) par les États-Unis en 2018. Malgré les assurances répétées de l’Iran affirmant ne pas vouloir acquérir l’arme nucléaire, les doutes persistent. En témoignent les préoccupations du directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, qui a exprimé sa « profonde inquiétude » : « Sans accès aux sites et sans informations fiables, notre capacité de vérification est gravement compromise. »
Par ailleurs, la disparition inexpliquée de 400 kg d’uranium hautement enrichi, possiblement déplacés durant le récent conflit, ne fait qu’alimenter les soupçons.
La Russie prend ses distances
Fait notable, la Russie — alliée de longue date de l’Iran — a exprimé son opposition à cette suspension de la coopération. Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré : « Nous souhaitons que la coopération entre l’Iran et l’AIEA se poursuive […] L’Iran a affirmé à plusieurs reprises ne pas vouloir développer l’arme nucléaire, et nous nous en tenons à cette déclaration. »
La centrale nucléaire de Bouchehr, située dans le sud-ouest de l’Iran, est notamment exploitée en collaboration avec l’agence russe Rosatom, qui y emploie plusieurs centaines de spécialistes.
Un contexte explosif
Cette décision de Téhéran intervient au terme d’une guerre de douze jours avec Israël, durant laquelle plusieurs infrastructures nucléaires iraniennes ont été la cible de frappes américaines et israéliennes. Les autorités iraniennes ont critiqué l’AIEA pour son silence face à ces attaques, estimant que l’organisme international n’a pas condamné ces actes.
Le texte voté par le Parlement iranien doit encore être validé par le Conseil des Gardiens, qui détient le pouvoir d’approuver ou non les lois adoptées. Mais l’intention est claire : l’Iran entend reprendre le contrôle total de son programme nucléaire, sans observateurs internationaux.
Conséquences incertaines
Cette rupture avec l’AIEA pourrait exposer l’Iran à de nouvelles sanctions internationales, alors même que son économie demeure fragile. Washington et ses alliés envisagent déjà des mesures de rétorsion, tandis que les perspectives de reprise des négociations sur le nucléaire s’amenuisent.
Dans ce climat d’instabilité, l’arrêt de la coopération entre l’Iran et l’AIEA représente une étape critique dans une crise nucléaire de plus en plus imprévisible.
En Iran au moins 26 personnes arrêtées pour collaboration avec Israël
Au moins 26 personnes accusées d’avoir collaboré avec Israël ont été arrêtées au Khouzestan, dans le sud-ouest de l’Iran, deux jours après un cessez-le feu entre les deux pays qui a mis fin à 12 jours de guerre, ont annoncé mercredi soir les médias iraniens.
Selon l’agence semi-officielle Fars, ces individus «identifiés comme des agents et des participants involontaires dans la guerre récente imposée par le régime sioniste» ont été arrêtés par les services du renseignement des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique.
«La plupart d’entre eux ont confessé leurs actes, dont des activités contre la sécurité, la propagation de l’inquiétude dans le public et des actes de sabotage», a précisé l’agence, citant un communiqué des services du renseignement des Gardiens.
Ces arrestations interviennent après que le chef d’état-major israélien, le lieutenant-général Eyal Zamir, a affirmé que des «commandos terrestres» avaient agi en Iran durant la guerre. «Nos forces ont opéré en secret au cœur du territoire ennemi», a-t-il ajouté.
Le directeur de la CIA assure de l’efficacité des frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes
Le directeur de la CIA, John Ratcliffe, a confirmé dans un communiqué que, selon «des informations crédibles», le programme nucléaire de Téhéran avait été «gravement endommagé par les frappes ciblées récentes». «Cela inclut de nouvelles informations venant d’une source/méthode historiquement fiable et exacte selon lesquelles plusieurs infrastructures nucléaire clés de l’Iran ont été détruites et leur reconstruction devrait prendre plusieurs années», a ajouté l’agence américaine du renseignement.
L’Iran n’a pas déplacé d’uranium hautement enrichi avant les frappes, selon Washington
L’administration de Donald Trump a réfuté mercredi l’hypothèse que l’Iran ait déplacé son uranium hautement enrichi avant les frappes américaines, sur fond de questions autour de l’impact de cette opération militaire sur le programme nucléaire de Téhéran.
«Je peux vous dire que les Etats-Unis n’ont eu aucune indication que de l’uranium hautement enrichi ait été déplacé avant les frappes, comme je l’ai vu aussi raconté à tort», a déclaré à Fox News la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt. «Quant à ce qu’il y a sur le terrain en ce moment, c’est enseveli sous des kilomètres et des kilomètres de gravats en raison du succès des frappes de samedi soir», a-t-elle ajouté.
L’Agence internationale de l’énergie nucléaire (AIEA), avec qui l’Iran veut suspendre sa coopération, «a perdu la visibilité sur ce matériel à partir du moment où les hostilités ont commencé» a de son côté déclaré son directeur général, Rafael Grossi, à la télévision française. «Je ne voudrais pas donner l’impression que c’est perdu ou que c’est caché», a-t-il ajouté.
Trump déclare que le procès de Netanyahou pour corruption devrait être «annulé immédiatement»
Donald Trump a réclamé mercredi l’annulation «immédiate» du procès pour corruption du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, qu’il a qualifié de «chasse aux sorcières».
«Une telle chasse aux sorcières, pour un homme qui a tant donné, est impensable pour moi. Il mérite bien mieux que cela, et l’État d’Israël aussi. Le procès de Netanyahu devrait être ANNULÉ IMMÉDIATEMENT», a écrit le président américain dans un long message publié sur sa plateforme Truth Social.
Donald Trump annonce que les États-Unis vont continuer de restreindre les ventes de pétrole iranien
Donald Trump a déclaré mercredi que les États-Unis n’avaient pas renoncé à leur pression maximale sur l’Iran, notamment en restreignant les ventes de pétrole iranien, mais a évoqué un possible assouplissement de ces mesures pour aider le pays à se reconstruire.
«Ils auront besoin d’argent pour remettre le pays sur pied. Nous voulons que cela se produise», a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse au sommet de l’OTAN, interrogé sur un éventuel assouplissement des sanctions pétrolières contre l’Iran.
L’Iran annonce la réouverture partielle de son espace aérien
L’Iran a annoncé la réouverture de son espace aérien dans l’est du pays, au deuxième jour d’un cessez-le-feu avec Israël qui a mis fin à 12 jours de guerre.
«L’espace aérien au-dessus de l’est de l’Iran a été rouvert aux survols internationaux ainsi qu’aux vols intérieurs et internationaux, uniquement au départ ou à destination d’aéroports situés dans l’est du pays», a déclaré le porte-parole du ministère des Transports, Majid Akhavan, cité par l’agence officielle IRNA. Il a ajouté que l’aéroport de Machhad, qu’Israël avait affirmé avoir frappé pendant la guerre, faisait partie des aéroports rouverts.
Le chef d’état-major affirme que des «commandos terrestres» ont agi en Iran
Le chef d’état-major israélien, le lieutenant-général Eyal Zamir, a affirmé mercredi soir que des «commandos terrestres» ont agi en Iran durant la guerre de 12 jours entre les deux pays.
Saluant les succès de ses troupes, Eyal Zamir a déclaré qu’ils avaient été obtenus par «nos forces aériennes et commandos terrestres», ajoutant que «ces forces ont opéré en secret au coeur du territoire ennemi et nous ont permis une liberté opérationnelle complète».
L’Iran confirme la mort d’un haut gradé à la suite de frappes israéliennes
L’armée iranienne a confirmé mercredi la mort d’un important commandant militaire, Ali Shadmani, qui avait été grièvement blessé dans une frappe israélienne le 17 juin.
«Le général Ali Shadmani, commandant du quartier général central de Khatam al-Anbiya (affilié aux Gardiens de la révolution), a rejoint les rangs des martyrs et est décédé des suites de graves blessures subies lors du bombardement mené par le régime sioniste agresseur», a indiqué un communiqué de ce commandement cité par l’agence officielle Irna.
Sa mort avait été annoncée le 17 juin par l’armée israélienne, qui l’avait présenté comme le commandant militaire le plus haut gradé et la personnalité la plus proche du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei. Elle avait précisé qu’il était décédé dans une frappe nocturne sur «un centre de commandement au coeur de Téhéran».
Guerre en Ukraine : pourquoi Volodymyr Zelensky fera escale en Alsace ce mercredi, après sa rencontre avec Donald Trump au sommet de l’OTAN
Ce mercredi 25 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky entame une journée cruciale sur la scène internationale. Attendu au sommet de l’OTAN à La Haye pour une rencontre bilatérale avec le président américain Donald Trump, il se rendra ensuite à Strasbourg, en Alsace, pour activer la création d’un tribunal spécial chargé de juger l’agression russe contre l’Ukraine. Ce double déplacement illustre l’intensification de l’offensive diplomatique de Kyiv, à la recherche d’un soutien renforcé et de justice.
Rencontre Trump-Zelensky : un échange attendu à La Haye
Une source proche de la présidence ukrainienne a confirmé à l’AFP la tenue d’une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump en marge du sommet de l’OTAN. Elle aura lieu aux alentours de 14h30 (heure belge) ce mercredi. Les deux chefs d’État devraient faire de courtes déclarations avant leur entretien, qui portera essentiellement sur la poursuite du soutien militaire américain, les perspectives de paix et la stratégie de défense commune face à la Russie.
Donald Trump avait déclaré dans l’avion le menant aux Pays-Bas qu’il rencontrerait « probablement » Zelensky. Cette confirmation donne un poids symbolique fort à l’événement, dans un contexte où le soutien américain à l’Ukraine est à nouveau scruté, notamment depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche en janvier dernier.
Strasbourg : un tournant judiciaire contre l’impunité russe
Après cette étape diplomatique majeure, Volodymyr Zelensky est attendu à Strasbourg, au Conseil de l’Europe, pour activer officiellement la création d’un tribunal international spécial chargé de juger le “crime d’agression” commis par la Russie depuis février 2022. Une compétence que la Cour pénale internationale (CPI) ne peut pas exercer dans ce cas précis.
D’après Le Dauphiné Libéré, le président ukrainien est attendu à 15h pour signer la création de ce tribunal, qui visera spécifiquement les dirigeants politiques et militaires russes ayant pris part à l’agression. Ce tribunal, bien qu’abrité institutionnellement à Strasbourg sous l’égide du Conseil de l’Europe, aura ses bureaux opérationnels à La Haye, ville qui accueille déjà de nombreuses instances internationales, dont la CPI.
Une justice ciblée mais limitée par le droit international
Ce tribunal ne pourra toutefois pas poursuivre immédiatement le président russe Vladimir Poutine, son Premier ministre ou son ministre des Affaires étrangères, en raison des protections liées à leur statut en fonction. Mais il établira une base juridique claire pour de futures poursuites, une fois ces protections levées.
Alain Berset, secrétaire général du Conseil de l’Europe, a affirmé dans un communiqué :
« L’agression ne doit pas rester impunie. Ce tribunal spécial vise à garantir la responsabilité, et à faire en sorte que celles et ceux qui portent la plus grande part de responsabilité répondent de leurs actes. »
Plus de 34 000 demandes d’indemnisation enregistrées
En parallèle à ce projet de tribunal, le Conseil de l’Europe a aussi mis en place un registre des dommages causés par la guerre. Cet outil vise à recueillir les plaintes et demandes d’indemnisation de victimes ukrainiennes.
À ce jour, plus de 34 000 demandes ont été enregistrées, preuve tangible de l’ampleur des souffrances infligées par le conflit.
Zelensky s’adressera à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe
Toujours à Strasbourg, Volodymyr Zelensky prononcera un discours devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, composée d’élus des 46 États membres de l’organisation. Il répondra également aux questions des parlementaires, consolidant encore le soutien politique européen à l’Ukraine.
Il est utile de rappeler que l’Ukraine est membre du Conseil de l’Europe, tandis que la Russie en a été exclue en mars 2022, peu après le début de la guerre, pour violation grave des droits de l’homme et des principes fondamentaux de l’organisation.
Un double message de Kyiv : diplomatie et justice
La journée du 25 juin s’inscrit dans une stratégie claire de Volodymyr Zelensky : conjuguer pression diplomatique et action juridique. À La Haye, il vise à renforcer la coordination militaire avec les alliés de l’OTAN, en particulier les États-Unis. À Strasbourg, il acte une nouvelle phase dans la lutte contre l’impunité russe.
Alors que la guerre se prolonge, l’Ukraine entend prouver que le droit international reste un outil puissant contre l’agression, et que la justice peut encore l’emporter, même au cœur des conflits les plus brutaux.
Israël – Iran : Trump annonce un dialogue imminent et affirme avoir freiné le programme nucléaire iranien ; trois espions israéliens pendus à Téhéran, où un complot viserait à écarter l’ayatollah Khamenei (Point du 25 juin)
Alors que le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël entame son deuxième jour, les tensions restent palpables au Moyen-Orient. Frappes aériennes, pendaisons, révélations diplomatiques et luttes de pouvoir internes secouent la région. Le président américain Donald Trump affirme que le programme nucléaire iranien a été durablement affaibli et annonce des discussions imminentes avec Téhéran. Pendant ce temps, l’Iran exécute trois espions présumés au service d’Israël et prépare des funérailles nationales pour ses élites militaires et scientifiques. En coulisse, un plan secret se tramerait à Téhéran pour écarter le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Le programme nucléaire iranien « retardé de plusieurs décennies », selon Trump
Lors d’une conférence de presse à La Haye, où se tient le sommet de l’OTAN, Donald Trump a revendiqué un succès stratégique majeur :
« Les frappes américaines ont totalement détruit les trois principaux sites nucléaires iraniens. Le programme a été retardé de plusieurs décennies. L’Iran ne fabriquera pas de bombe avant longtemps. »
Israël, bien que plus prudent, se félicite également :
« C’est une victoire historique », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant que les frappes avaient « anéanti » le projet nucléaire iranien. Il a répété : « L’Iran n’aura jamais l’arme atomique. »
Le porte-parole de l’armée israélienne, le général Effie Defrin, a néanmoins rappelé que « l’heure est encore à l’évaluation » :
« Nous avons porté un coup dur, mais il est encore tôt pour mesurer l’ampleur réelle des dégâts. »
Téhéran reconnaît les dégâts mais maintient son cap
De son côté, le ministère iranien des Affaires étrangères a reconnu que ses installations nucléaires avaient été « considérablement endommagées », tout en réaffirmant son droit légitime à poursuivre un programme nucléaire à usage civil.
Dans un double discours, Téhéran a également crié « victoire » sur la scène intérieure et a exprimé son ouverture à de futures négociations.
« L’Iran est prêt à dialoguer avec Washington », a déclaré un porte-parole du ministère.
Trump annonce une rencontre avec l’Iran
Sur le plan diplomatique, le président américain a annoncé une potentielle avancée :
« Nous allons discuter avec eux la semaine prochaine. Peut-être signerons-nous un accord, je ne sais pas. »
L’annonce intervient dans un contexte où Washington souhaite rétablir une forme de stabilité régionale après douze jours de guerre intense.
Pendaison de trois espions israéliens présumés
En parallèle, Téhéran a envoyé un signal fort : trois hommes accusés d’espionnage pour le compte d’Israël ont été pendus mercredi à Ourmia, près de la frontière turque. Le pouvoir judiciaire les identifie comme Idris Ali, Azad Shojai et Rasoul Ahmad.
« Ils avaient tenté d’introduire de l’équipement pour commettre des assassinats sur le sol iranien », indique un communiqué officiel.
Ces pendaisons s’inscrivent dans une série d’exécutions expéditives. Depuis le début du cessez-le-feu, l’Iran a accéléré les procès liés à la sécurité nationale. Le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, avait promis dimanche :
« Les affaires de trahison, d’espionnage ou de soutien au régime sioniste seront jugées rapidement. »
Un plan secret pour remplacer l’ayatollah Khamenei ?
Selon des sources diplomatiques et militaires, la mort du général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, aurait fragilisé le cercle rapproché du guide suprême Ali Khamenei. Plusieurs analystes évoquent un plan clandestin au sein même du pouvoir iranien visant à pousser l’ayatollah vers la sortie, dans un contexte de divisions internes aggravées par les pertes militaires et scientifiques.
Deuil national en Iran : funérailles pour les élites tuées
L’agence iranienne IRNA a annoncé pour samedi une journée de deuil national. Une cérémonie sera organisée à Téhéran en l’honneur des hauts responsables militaires et scientifiques tués dans les frappes israéliennes. Parmi eux, le général Hossein Salami, figure-clé du régime.
Le ministère de la Santé iranien fait état de 610 morts civils et plus de 4 700 blessés. En Israël, les tirs de représailles iraniens ont causé 28 décès, selon les autorités.
Plus d’un millier de Français rapatriés d’Iran et d’Israël
La France continue de rapatrier ses ressortissants depuis les deux pays en guerre. Le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a déclaré sur TF1 :
« Nous avons dépassé le cap des 1 000 rapatriements. »
Des vols militaires et civils continuent d’affluer depuis Amman, Tel-Aviv et Chypre. Cependant, la situation des Français emprisonnés, dont Cécile Kohler et Jacques Paris détenus à Evin, reste inchangée. Paris en réclame toujours la libération.
Un calme précaire et un avenir incertain
Malgré le cessez-le-feu en cours, les actes de vengeance, les pendaisons, les discours contradictoires et les tensions internes en Iran laissent penser que la crise est loin d’être terminée. L’annonce d’un dialogue à venir entre les États-Unis et l’Iran ouvre une porte, mais sur fond de défiance, de deuil et de bouleversements politiques.
Conflit Israël-Iran : Téhéran demande des comptes à Lisbonne après l’autorisation accordée à des avions américains, la trêve vacille quelques heures après son entrée en vigueur, Paris appelle l’Iran à renouer rapidement le dialogue (Point du mardi 24 juin)
Alors qu’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran venait tout juste d’entrer en vigueur ce mardi 24 juin au matin, la situation sur le terrain a rapidement dégénéré, mettant en doute la viabilité de cette trêve. Parallèlement, une tension diplomatique grandissante est née entre Téhéran et Lisbonne, après que le Portugal a autorisé le transit d’avions militaires américains par la base stratégique de Lajes, dans les Açores.
L’Iran interpelle officiellement le Portugal
L’ambassadeur iranien à Lisbonne, Majid Tafreshi, a annoncé que Téhéran allait officiellement demander des explications au gouvernement portugais sur l’utilisation de la base de Lajes par des avions de ravitaillement américains. Selon lui, la présence de ces appareils, qui auraient contribué indirectement aux frappes contre des installations nucléaires en Iran, remettrait en cause la neutralité du Portugal.
Dans une interview à Rádio Renascença, Tafreshi a déclaré : « Votre gouvernement devrait clarifier cette situation, et nous ne manquerons pas de la remettre en question. » Il a souligné que ravitailler des avions en route pour des missions offensives revenait à participer à l’agression elle-même. Dans un entretien à CNN Portugal, il a ajouté que « si le pays était au courant des frappes, il devrait le déclarer ouvertement ».
Le gouvernement portugais a confirmé que le 18 juin dernier, il avait autorisé le transit de 12 avions militaires américains dans le cadre d’un accord bilatéral. Le ministère de la Défense a précisé qu’il s’agissait d’une procédure habituelle, les appareils étant des avions de ravitaillement et non des chasseurs. Lisbonne a également rappelé que ce type d’autorisation est accordé régulièrement à divers partenaires.
Le cessez-le-feu compromis dès ses premières heures
Entré en vigueur à 7 heures du matin, le cessez-le-feu négocié sous l’impulsion de Donald Trump semble avoir volé en éclats dès la fin de la matinée. À 11 heures, des sirènes d’alerte ont retenti dans le nord d’Israël, signalant deux missiles balistiques tirés depuis l’Iran. Les projectiles ont été interceptés par le système de défense aérienne israélien.
En réponse, le ministre israélien de la Défense Israël Katz a ordonné des frappes de représailles. Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a quant à lui affirmé que « Téhéran va trembler ». De son côté, l’Iran a nié avoir violé la trêve, qualifiant les accusations israéliennes de fausses. Toutefois, un haut responsable sécuritaire iranien a déclaré que le pays « garde le doigt sur la détente pour répondre à toute agression ».
Une nuit de violence avant la trêve
Malgré la trêve annoncée, les hostilités ont continué jusqu’aux premières heures du matin. L’Iran a tiré une salve de 20 missiles sur la ville de Beer-Sheva, dans le désert du Néguev, causant la mort de quatre civils et faisant plus d’une vingtaine de blessés. Dans le même temps, Israël a poursuivi ses frappes contre des infrastructures militaires iraniennes, notamment dans le nord du pays. Un ingénieur en armement iranien aurait été tué à Téhéran.
L’armée israélienne a revendiqué le « contrôle absolu du ciel de Téhéran », annonçant avoir infligé des pertes importantes au commandement militaire iranien et détruit plusieurs cibles stratégiques. Parallèlement, l’Iran a répliqué dans la nuit en frappant la base militaire américaine d’Al Oudeïd, au Qatar, sans faire de victime selon Washington.
Donald Trump tente d’imposer une trêve fragile
C’est le président américain Donald Trump qui a annoncé, dans la nuit de lundi à mardi, la mise en place d’un cessez-le-feu de 24 heures. L’Iran s’engageait à suspendre ses frappes pendant 12 heures, suivi d’un engagement similaire de la part d’Israël. Trump a salué sur son réseau Truth Social « l’intelligence et le courage » des deux pays pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de « Guerre de 12 jours ».
Mais la fragilité de cet accord est apparue dès les premières heures. L’armée israélienne a confirmé que de nouvelles salves de missiles avaient été tirées par l’Iran juste avant l’entrée en vigueur de la trêve, et qu’elle restait prête à répondre. À Tel-Aviv et Beer-Sheva, des explosions ont été entendues au petit matin. L’armée iranienne, via l’agence SNN, a toutefois précisé qu’il s’agissait des « derniers tirs avant la trêve ».
La diplomatie en action, mais les armes parlent encore
Selon la Maison Blanche, l’accord aurait été conclu grâce à l’entremise du Premier ministre qatari Mohammed ben Abdoulrahman al Thani, qui a mené des échanges directs avec Téhéran. Le vice-président américain J.D. Vance, le secrétaire d’État Marco Rubio et l’émissaire spécial Steve Witkoff ont également joué un rôle dans les négociations.
En parallèle, la France a exhorté l’Iran à s’engager « sans délai » dans des négociations de fond. Le ministère français des Affaires étrangères a appelé à un « arrêt complet des hostilités » et à une reprise rapide des efforts diplomatiques.
Un bilan humain et matériel toujours en hausse
Alors que les combats se sont poursuivis malgré les annonces officielles, les pertes civiles s’alourdissent. En Iran, une attaque qualifiée de « terroriste » a frappé la province de Gilan mardi matin, faisant neuf morts et 33 blessés selon les autorités locales. Par ailleurs, un expert nucléaire iranien, Mohammadreza Sediqi, a été tué lors d’une frappe israélienne, selon l’agence Nournews.
La France exhorte l’Iran à s’engager « sans délai » dans des négociations
La France a salué mardi l’annonce d’un cessez-le-feu entre Israël et l’Iran et appelé Téhéran à s’engager « sans délai » dans des négociations sur ses activités nucléaire et balistique, réaffirmant que seule une solution diplomatique pourrait apporter une réponse durable aux défis de sécurité posés par le programme nucléaire iranien.
« La France exhorte l’Iran à s’engager sans délai dans des négociations conduisant à un accord qui réponde à toutes les préoccupations liées à ses programmes nucléaire et balistique et à ses activités déstabilisatrices. La France, en lien avec ses partenaires, est pleinement mobilisée pour contribuer à cet objectif », a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans une déclaration.
La guerre éclair entre Israël et l’Iran, déclenchée le 13 juin, devait trouver un apaisement avec la trêve annoncée par les États-Unis. Mais les faits de ce mardi 24 juin témoignent d’un climat encore extrêmement instable, où les promesses diplomatiques peinent à contenir la réalité des affrontements. Le conflit, d’abord militaire, s’étend désormais au champ diplomatique, comme le montre l’affaire de la base de Lajes. Reste à savoir si les heures à venir verront un réel engagement vers la paix ou une reprise ouverte des hostilités.
Se félicitant à son tour de ce cessez-le-feu, Emmanuel Macron a toutefois souligné que la situation restait « volatile » et estimé que le risque d’un enrichissement de l’uranium clandestin par l’Iran s’était accru avec les événements récents.
« C’est évidemment un risque qui existe, que nous redoutons depuis que le JCPoA [l’accord sur le nucléaire iranien de 2015] a été fragilisé, et contre lequel nous avons toujours cherché à lutter (…). Ce risque est accru, en effet, avec ce qui s’est passé récemment », a déclaré le président de la République.
Emmanuel Macron s’exprimait depuis la Norvège peu avant de se rendre à La Haye, où il devrait s’entretenir avec Donald Trump en marge du sommet de l’Otan qui se tient dans la ville néerlandaise jusqu’à mercredi.
Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a de son côté écrit au ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, afin de lui proposer une rencontre.
Dans un message sur X, Rafael Grossi a exhorté l’Iran à reprendre sa coopération avec l’agence onusienne dans le but d’avancer vers une solution diplomatique à même de régler le dossier nucléaire iranien.
Trump appelle Israël à la retenue après des violations du cessez-le-feu avec l’Iran
Le président américain Donald Trump a accusé mardi à la fois Israël et l’Iran d’avoir violé le cessez-le-feu, quelques heures seulement après l’avoir annoncé. Il a exprimé une frustration particulière à l’égard d’Israël, qui venait d’annoncer de nouvelles frappes majeures contre Téhéran.
Lire la suite Trump appelle Israël à la retenue après des violations du cessez-le-feu avec l’IranL’Iran lance des missiles en direction des bases militaires États-uniennes au Qatar, Doha affirme les avoir « intercepté avec succès »
Le Qatar a déclaré avoir intercepté des missiles visant la base américaine située sur son territoire, la plus grande du Moyen-Orient. L’attaque qui visait la base aérienne d’Al-Udeid, » n’a fait ni morts ni blessés « , a indiqué le ministère qatari de la défense. L’émirat a affirmé que cette opération constituait une » violation flagrante » de sa souveraineté.
Lire la suite L’Iran lance des missiles en direction des bases militaires États-uniennes au Qatar, Doha affirme les avoir « intercepté avec succès »France: le débat sur le conflit Israël-Iran souhaité par le président Macron à l’assemblée Nationale aura lieu ce mercredi soir.
Le gouvernement organisera, comme souhaité par le président Emmanuel Macron, un débat à l’Assemblée nationale sur la guerre entre l’Iran et Israël mercredi soir à partir de 21H30 heures locale, a-t-on ce lundi auprès de Matignon.
Lire la suite France: le débat sur le conflit Israël-Iran souhaité par le président Macron à l’assemblée Nationale aura lieu ce mercredi soir.Iran-États-Unis : Washington accusé de guerre injustifiée à l’ONU, inquiétudes croissantes aux EUA, Trump visé par une demande de destitution, Moscou et Pyongyang en renfort de l’Iran etc… (Point sur la situation ce lundi 23 juin)
Après l’opération militaire « Marteau de minuit » menée contre l’Iran, l’administration Trump fait face à une double tempête : diplomatique à l’international, politique à l’intérieur.
Lire la suite Iran-États-Unis : Washington accusé de guerre injustifiée à l’ONU, inquiétudes croissantes aux EUA, Trump visé par une demande de destitution, Moscou et Pyongyang en renfort de l’Iran etc… (Point sur la situation ce lundi 23 juin)