Archives pour la catégorie Guerre Russie – Ukraine

Tensions géopolitiques : Putin se dit prêt à faire face au réarmement de l’Otan, Macron appelle à aller beaucoup plus loin dans les sanctions contre la Russie, Trump sceptique

À quelques jours d’un sommet décisif de l’Otan prévu les 24 et 25 juin à La Haye, les grandes puissances occidentales affichent des positions contrastées face à la Russie. Alors que Vladimir Putin affirme que la Russie est « prête à faire face au réarmement de l’Otan », Emmanuel Macron appelle à renforcer les sanctions économiques contre Moscou. Le président états-unien Donald Trump, de son côté, mise sur le dialogue et exprime son scepticisme quant à l’efficacité de ces nouvelles mesures coercitives.

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Vérif’ Infos : Guerre en Ukraine – Non, ces images ne prouvent pas la préparation d’une riposte russe « disproportionnée »

Des images montrant des convois militaires russes circulent largement sur les réseaux sociaux, accompagnées d’affirmations selon lesquelles la Russie préparerait une riposte militaire « disproportionnée » à l’encontre de l’Ukraine. Pourtant, ces vidéos datent de plusieurs mois et ne prouvent en rien une escalade imminente du conflit.

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Berlin renonce à livrer ses missiles Taurus à l’Ukraine mais accorde une aide militaire de 1,9 milliard d’euros

Pas de missiles, mais une aide financière renforcée.

L’Allemagne a tranché. Alors que l’Ukraine réclame depuis plusieurs mois la livraison de missiles longue portée capables de frapper des cibles stratégiques sur le sol russe, Berlin a confirmé son refus de fournir les missiles Taurus, pourtant promis un temps par le chancelier Friedrich Merz. En contrepartie, le gouvernement allemand débloque une nouvelle aide militaire d’un montant de 1,9 milliard d’euros, comme l’a annoncé ce jeudi le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius lors d’une visite officielle à Kiev.

« Nous planifions (de verser) 1,9 milliard d’euros supplémentaires. L’Allemagne soutiendra cette année l’Ukraine à hauteur d’environ 9 milliards d’euros », a déclaré Boris Pistorius devant la presse.

Il s’agit de la première visite du ministre en Ukraine depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur de Friedrich Merz. Ce soutien financier vient s’ajouter à une aide déjà importante et positionne l’Allemagne comme deuxième contributeur mondial de l’aide militaire à l’Ukraine, derrière les États-Unis.

Un revirement sur les missiles Taurus

Au cœur des tensions diplomatiques se trouve le missile Taurus, un engin de précision capable de changer le cours d’une guerre. Conçu par le consortium Taurus Systems (joint-venture entre MBDA Allemagne et Saab Suède), ce missile air-sol peut atteindre jusqu’à 500 kilomètres de distance et frapper des infrastructures stratégiques avec une ogive de 500 kg.

Caractéristiques principales du missile Taurus :
•Vitesse : 800 km/h
•Portée : 500 km (contre 250 km pour les missiles SCALP/Storm Shadow franco-britanniques)
•Ogive : Mephisto (Multi-Effect Penetrator, HIgh Sophisticated and Target Optimised)
•Compatibilité : chasseurs Eurofighter, Gripen, F-16, F/A-18, F-35

Capables de viser Moscou depuis l’Ukraine sans que les avions ukrainiens ne pénètrent l’espace aérien russe, ces missiles représentent une capacité offensive redoutable. Mais c’est justement cette capacité qui suscite les inquiétudes de Berlin.

« Nous ne considérons pas la livraison des Taurus pour l’instant », a précisé Boris Pistorius à Kiev, rompant ainsi avec les promesses initiales du chancelier Merz.

Entre soutien à l’Ukraine et peur de l’escalade

Ce revirement stratégique illustre les profondes hésitations allemandes depuis le début de la guerre en Ukraine. Sous le gouvernement précédent, dirigé par le social-démocrate Olaf Scholz, Berlin avait également refusé la livraison des Taurus, redoutant une escalade incontrôlable du conflit avec la Russie.

Pour Berlin, le principal risque est celui de devenir, de facto, cobelligérant si les armes livrées venaient à être utilisées pour frapper le territoire russe en profondeur. Une ligne rouge que l’Allemagne ne souhaite pas franchir, malgré les demandes répétées de l’Ukraine et le soutien plus affirmé d’autres alliés comme le Royaume-Uni ou la France.

Kiev déçue mais reconnaissante

Du côté ukrainien, la déception est palpable. Les missiles Taurus sont perçus comme une arme décisive qui permettrait de cibler des dépôts de munitions, des postes de commandement, des ponts ou encore des infrastructures logistiques essentielles aux forces russes. Toutefois, Kiev a salué l’aide financière débloquée par Berlin, soulignant l’importance de la solidarité occidentale dans un conflit qui s’enlise.

« Chaque euro compte, chaque soutien est crucial », a déclaré un conseiller du président Volodymyr Zelensky, en marge de la conférence de presse.

Une stratégie prudente mais ferme

En refusant la livraison des missiles Taurus, l’Allemagne confirme son approche prudente et mesurée du soutien militaire à l’Ukraine. Si Berlin reste un acteur majeur de l’aide occidentale, elle continue de fixer ses propres limites, soucieuse de ne pas provoquer une confrontation directe avec la Russie.

Ce choix, critiqué par certains alliés de l’OTAN mais salué pour sa cohérence diplomatique, reflète une volonté allemande de soutenir l’Ukraine sans franchir le seuil de la co-belligérance.

La Pologne en alerte maximale après une attaque russe “intense” dans l’ouest de l’Ukraine : Moscou lance une offensive inédite sur la région de Dnipropetrovsk – Nouveau revers pour l’Ukraine

Ce Lundi 9 juin, la Pologne a activé son niveau d’alerte le plus élevé et fait décoller des avions de chasse, après une attaque aérienne massive menée par la Russie contre l’ouest de l’Ukraine. Des frappes d’une intensité rare ont touché la région de Rivne, frontalière de la Pologne, pays membre de l’OTAN. Dans le même temps, Moscou a annoncé une avancée militaire inédite dans la région de Dnipropetrovsk, marquant un tournant stratégique dans un conflit qui entre dans sa quatrième année.

Une attaque d’envergure dans l’ouest ukrainien

Dans la nuit du 8 au 9 juin, des dizaines de drones et de missiles russes ont visé la région de Rivne, selon le maire de la ville Oleksandr Tretyak. Le gouverneur régional, Oleksandr Koval, a évoqué une “nuit très difficile”, marquée par une “frappe aérienne ennemie massive” qui a fait au moins un blessé civil. La capitale ukrainienne, Kiev, a également été touchée : un immeuble résidentiel a été endommagé, selon les autorités locales.

Réaction rapide de la Pologne : avions en vol, défenses activées

Face à cette escalade militaire près de ses frontières, la Pologne a réagi sans tarder. L’état-major polonais a déclaré sur X (anciennement Twitter) que :

“En raison de l’attaque aérienne intense de la Fédération de Russie sur le territoire de l’Ukraine, des avions polonais et alliés ont commencé à opérer dans l’espace aérien polonais dans la matinée.”

Des avions de chasse ont été déployés par paires, tandis que les systèmes de défense aérienne et de radar au sol ont été mis en alerte maximale. Les autorités précisent qu’il s’agissait d’une mesure préventive, couramment employée lorsque des attaques russes visent l’ouest de l’Ukraine, région frontalière de l’UE.

Plus tard dans la journée, l’état-major a confirmé que “les opérations ont été interrompues” et que “les forces déployées sont revenues à leur fonctionnement normal”. Aucune violation de l’espace aérien polonais n’a été détectée.

Moscou ouvre un nouveau front : offensive dans la région de Dnipropetrovsk revers pour l’Ukraine

En parallèle, l’armée russe a annoncé une avancée militaire majeure : une offensive en direction de Dnipropetrovsk, une région stratégique jusqu’ici relativement épargnée par les combats terrestres depuis le début de la guerre en février 2022.

“Les unités de la 90e division blindée (…) ont atteint la frontière ouest de la République populaire de Donetsk et poursuivent leur offensive sur le territoire de Dnipropetrovsk”, a communiqué l’armée russe.

Il s’agit d’une première depuis plus de trois ans de conflit, signalant un possible changement d’échelle dans les ambitions militaires russes. Moscou a également revendiqué la prise du village de Zarya, dans la région voisine de Donetsk.

Cette percée constitue un nouveau revers pour les forces ukrainiennes, en manque d’hommes et d’armements, alors que les lignes de front semblent de plus en plus difficiles à défendre.

Bombardements meurtriers et pression humanitaire

Dans le district de Synelnykivskyi, à l’est de Dnipropetrovsk, un bombardement russe a tué au moins une personne, selon le chef du conseil régional Mykola Loukachouk. Il évoque également des attaques combinées (drones, artillerie, lance-roquettes multiples) sur la zone de Nikopol, endommageant des lignes électriques et plusieurs habitations.

Ces nouvelles attaques renforcent l’impression d’un resserrement de l’étau russe autour de Dnipro, capitale régionale de près d’un million d’habitants.

Échange de prisonniers menacé, tension diplomatique croissante

Ces événements surviennent dans un contexte diplomatique sensible. Moscou et Kiev s’accusent mutuellement de saboter un échange de prisonniers prévu ce week-end. Ce dernier devait constituer le seul résultat concret des pourparlers directs récemment entamés entre les deux parties.

Pendant ce temps, les États-Unis et leurs alliés européens multiplient les discussions pour relancer des négociations plus larges, dans un climat rendu instable par l’intensification des combats.

Une guerre qui déborde aux frontières de l’OTAN ?

Le décollage d’avions polonais souligne l’extrême fragilité sécuritaire du flanc est de l’OTAN. Si aucune violation de l’espace aérien n’a été constatée, la proximité croissante des frappes russes avec le territoire polonais ravive les inquiétudes sur une éventuelle escalade accidentelle du conflit au sein de l’Alliance atlantique.

Avec cette nouvelle offensive à l’est et les frappes intenses à l’ouest, la Russie semble vouloir étendre simultanément la pression militaire et politique, alors que l’Ukraine, épuisée par trois ans de guerre, peine à contenir les assauts.

France: Renault envisage de produire des drones en Ukraine

Le groupe au losange confirme avoir été contacté par le ministère des armées pour s’associer à une PME française afin de produire des drones militaires. D’autres alliances de ce type devraient suivre.

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Guerre en Ukraine : La Russie veut fermer la mer Noire à l’Ukraine,un nouveau front s’ouvre

Le 5 juin 2025, les autorités ukrainiennes ont affirmé que la Russie prépare un blocus total de la mer Noire contre l’Ukraine d’ici 2026. Cette information, transmise à Washington par le colonel Pavlo Palissa lors d’une visite officielle, marque une possible escalade majeure dans le conflit, avec une extension du champ de bataille vers la mer et les routes commerciales.

Selon Kiev, Moscou viserait à prendre les ports d’Odessa et de Mykolaïv, les derniers points d’accès maritime majeurs de l’Ukraine. Un tel scénario transformerait radicalement l’équilibre stratégique en mer Noire, verrouillant l’Ukraine de toute exportation navale, en particulier de ses ressources céréalières.

Un objectif militaire à long terme

L’année 2026, évoquée comme échéance de cette manœuvre, ne serait pas choisie au hasard. Elle correspond à un calendrier diplomatique et militaire en pleine recomposition : nouvelle administration américaine, renégociations possibles sur les sanctions, et incertitudes sur le soutien occidental.

Selon les autorités ukrainiennes, la Russie chercherait à élargir son contrôle vers l’ouest en construisant une « ceinture maritime » allant de la Crimée jusqu’aux rives du Dniepr. Un projet qui viserait autant à encercler militairement l’Ukraine qu’à couper ses liens économiques extérieurs.

Le Dniepr : prochain axe stratégique

En parallèle de cette offensive maritime présumée, Kiev affirme que Moscou prévoit de prendre le contrôle de la rive gauche du fleuve Dniepr en 2025. Ce fleuve, qui traverse le pays du nord au sud, joue un rôle crucial : transport de marchandises, approvisionnement en eau, production énergétique via ses barrages.

L’état du barrage hydroélectrique du Dniepr est jugé critique par les autorités ukrainiennes, qui évoquent des soupçons de sabotage russe. Si la Russie parvenait à contrôler cet axe, elle pourrait isoler militairement le sud de l’Ukraine, en coupant les approvisionnements et les lignes logistiques vitales.

Le poids des céréales dans le conflit

Le conflit en mer Noire dépasse les seules considérations militaires : il menace également un pilier de l’économie ukrainienne et un maillon essentiel de la sécurité alimentaire mondiale.

L’Ukraine est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de blé, de maïs et d’huile de tournesol. Depuis le début de la guerre en 2022, ces exportations ont été perturbées à plusieurs reprises, malgré des accords de transit encadrés par l’ONU et la Turquie.

Un blocus complet remettrait en cause ces efforts et pourrait aggraver les tensions alimentaires dans des régions déjà fragiles, notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.

Appels à des sanctions renforcées

Face à ces risques, Andriy Iermak, chef de cabinet du président Zelensky, appelle à un renforcement immédiat des sanctions économiques contre la Russie, qu’il accuse de faire de la mer Noire un outil de guerre économique.

Il critique également l’inefficacité de certaines démarches diplomatiques actuelles :

« Nous n’avons plus besoin de symboles, mais d’engagements vérifiables. »

Une diplomatie incertaine entre Washington, Bruxelles et Moscou

La réaction internationale reste mitigée. Aux États-Unis, Donald Trump, adopte une posture ambivalente. Il affirme avoir échangé avec Vladimir Poutine, tout en restant flou sur ses intentions vis-à-vis du conflit. Il a déclaré qu’aucune paix immédiate ne semble possible, sans donner plus de précisions.

L’Union européenne, de son côté, a réaffirmé son soutien à Kiev, tout en soulignant l’importance de maintenir les livraisons d’armement. Le Haut représentant pour les Affaires étrangères a insisté sur la nécessité de ne pas céder à une normalisation prématurée des relations avec Moscou.

Quant à l’OTAN, un sommet d’urgence est prévu en juillet 2025. Il pourrait aboutir à un durcissement de la position de l’alliance, à condition que les États-Unis ne s’y opposent pas. L’Ukraine espère que sa candidature à l’intégration dans l’Alliance servira de levier pour obtenir des garanties plus solides contre la menace maritime.

Vers une extension du conflit à la mer

Ce qui se profile, selon plusieurs analystes, est un changement d’échelle dans le conflit. La guerre pourrait passer d’un affrontement terrestre à un conflit hybride, mêlant contrôle maritime, pressions économiques et encerclement énergétique.

La Russie, déjà maîtresse de la Crimée depuis 2014, chercherait à construire une “frontière maritime” invisible, mais redoutablement efficace. L’objectif ne serait pas seulement militaire : il s’agirait aussi de redéfinir la mer Noire comme zone d’influence russe, mettant fin à sa neutralité historique.

Un conflit qui redessine les équilibres

À ce stade, une question majeure se pose : qui contrôlera les routes maritimes vitales de l’Europe de l’Est ? Et avec quelles conséquences pour les économies mondiales, les pays dépendants du blé ukrainien, et l’équilibre sécuritaire régional ?

La guerre en Ukraine, loin de s’essouffler, semble entrer dans une nouvelle phase stratégique, où les lignes de front ne sont plus seulement terrestres. Le Dniepr et la mer Noire deviennent les nouveaux théâtres d’un conflit globalisé, aux implications militaires, économiques et humanitaires considérables.

Guerre en Ukraine : Que contient le mémorandum de Moscou rejeté par Volodymyr Zelensky ?

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté mercredi 4 juin la dernière proposition de cessez-le-feu formulée par la Russie, un mémorandum présenté lors de discussions à Istanbul deux jours plus tôt. Selon le dirigeant ukrainien, ce texte constitue un “ultimatum” et ne représente en rien une base sérieuse pour des négociations de paix.

Un rejet catégorique par Kyiv

Les pourparlers du 2 juin à Istanbul, menés par le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, et l’assistant présidentiel russe Vladimir Medinsky, ont débouché sur peu d’avancées concrètes. Selon Volodymyr Zelensky, ces discussions s’apparentaient davantage à une « performance politique » qu’à un véritable processus diplomatique. Il a estimé que Moscou utilisait ces négociations pour gagner du temps, notamment afin d’éviter de nouvelles sanctions et de donner l’illusion de bonne foi à la communauté internationale.

Le président ukrainien a qualifié le document russe de « spam » et a dénoncé une tentative de « diplomatie artificielle ». Il a également rappelé que les exigences contenues dans ce mémorandum avaient déjà été rejetées à plusieurs reprises par Kyiv et ses alliés occidentaux. Selon lui, le contenu du mémorandum n’est pas différent des premières propositions russes faites au début de l’invasion en 2022.

Zelensky a réaffirmé sa volonté de s’entretenir directement avec Vladimir Poutine, en présence éventuelle du président américain Donald Trump. Il a proposé de poursuivre les discussions dans des lieux neutres comme Istanbul, le Vatican ou la Suisse, dès le lundi suivant. Mais il a aussi prévenu que l’impasse actuelle pourrait prolonger indéfiniment le conflit.

Le mémorandum de Moscou : contenu et objectifs

Le mémorandum russe, dévoilé par l’agence Tass, fixe un ensemble de conditions que Moscou considère indispensables à un cessez-le-feu et à la signature d’un traité de paix. Ce document expose également les objectifs politiques et territoriaux poursuivis par le Kremlin.

Modalités de règlement proposées par la Russie

Parmi les principales dispositions, le texte exige :

•La reconnaissance internationale de l’annexion de la Crimée, du Donbass et de la « Novorossia » (terme hérité de l’époque impériale russe).
•La garantie des droits des russophones, avec reconnaissance du russe comme langue officielle dans les régions concernées.
•L’interdiction de toute forme de propagande liée au nazisme ou au néonazisme.
•La suppression des restrictions imposées à l’Église orthodoxe ukrainienne.
•Le statut de neutralité de l’Ukraine, excluant toute adhésion à une alliance militaire ou présence de troupes étrangères sur son sol.
•L’interdiction de toute présence ou transit d’armes nucléaires en Ukraine.
•Un plafonnement des effectifs et des équipements des forces armées ukrainiennes.
•La levée de toutes les sanctions ukrainiennes contre la Russie, avec l’engagement de ne pas en imposer de nouvelles.
•La renonciation à toute demande de réparations de guerre.
•La reprise progressive des relations diplomatiques et économiques, incluant le transit de gaz russe via l’Ukraine.

Deux options pour un cessez-le-feu

Le mémorandum offre à l’Ukraine deux scénarios alternatifs pour une cessation des hostilités.

Option 1 :

•Retrait total des troupes ukrainiennes des régions de Donetsk, Louhansk, Kherson et Zaporijjia.
•Instauration d’un cessez-le-feu de 30 jours à partir du début du retrait.
•Retrait complet à réaliser dans ce délai de 30 jours.

Option 2 :

•Interdiction de redéploiement des forces ukrainiennes, sauf pour les retraits convenus.
•Suspension des livraisons d’armes et de renseignements par les pays occidentaux.
•Aucune présence militaire étrangère en Ukraine.
•Fin de la loi martiale et début d’une démobilisation générale.
•Mise en place d’un centre bilatéral de contrôle du cessez-le-feu.
•Dissolution des formations nationalistes ukrainiennes.
•Amnistie des prisonniers politiques et libération des civils et militaires capturés.

Conditions pour un traité de paix

La Russie propose que le processus de paix soit structuré de la manière suivante :
•Signature d’un mémorandum de cessez-le-feu, avec dates précises pour l’application des mesures.
•Transfert par la Russie de 6 000 corps de soldats ukrainiens.
•Instauration d’un cessez-le-feu de 30 jours.
•Organisation d’élections présidentielles et législatives en Ukraine dans les 100 jours suivant la levée de la loi martiale.
•Signature d’un traité final de paix, approuvé par une résolution juridiquement contraignante du Conseil de sécurité des Nations unies.

Des exigences jugées inacceptables par Kyiv

Pour l’Ukraine, plusieurs points du mémorandum sont considérés comme contraires à la souveraineté nationale. En particulier, la reconnaissance des territoires annexés et la limitation de ses capacités militaires sont jugées inacceptables. De plus, Kyiv considère que certaines exigences, comme la reconnaissance de la « Novorossia » ou la neutralisation militaire, visent à instaurer une tutelle russe durable sur le pays.

Les négociations à Istanbul ont néanmoins permis un échange de prisonniers et la restitution de corps de soldats morts, mais sans progrès réel sur les questions centrales du conflit.

En claire

Le rejet du mémorandum par Volodymyr Zelensky illustre la profondeur des divergences entre Moscou et Kyiv. Tandis que la Russie présente des conditions de paix très contraignantes, l’Ukraine y voit un moyen déguisé d’imposer une capitulation. À ce stade, aucun terrain d’entente ne semble exister, laissant présager la poursuite du conflit.

Guerre en Ukraine : les points d’accord entre la Russie et l’Ukraine lors des pourparlers d’Istanbul

Un nouveau cycle de discussions entre les délégations russes et ukrainiennes s’est tenu ce lundi 2 juin 2025 à Istanbul, en Turquie. Bien que la rencontre ait été relativement brève environ une heure , elle a permis d’aboutir à plusieurs accords concrets sur des questions humanitaires sensibles. En revanche, aucun compromis n’a été trouvé sur une trêve générale ni sur la tenue de prochaines discussions.

Échange de prisonniers : un accord confirmé

Les deux parties se sont entendues sur un nouvel échange de prisonniers de guerre. Le ministre ukrainien de la Défense, Rustem Umerov, qui dirigeait la délégation ukrainienne, a annoncé un accord portant sur l’échange de prisonniers grièvement blessés et gravement malades, ainsi que de jeunes soldats âgés de 18 à 25 ans, selon un format « tous contre tous ».

Vladimir Medinski, représentant la partie russe, a confirmé cet accord, précisant que l’échange devrait concerner entre 1 000 et 1 200 personnes au total.

Restitution des corps de soldats tombés au combat

Un second point d’accord concerne l’échange des dépouilles de soldats tués. Les deux camps ont convenu de se restituer 6 000 corps chacun, selon les déclarations concordantes des deux chefs de délégation.

Discussion sur les enfants ukrainiens déportés

Parmi les sujets abordés figure également la question des enfants ukrainiens déportés en Russie. Bien qu’aucune décision formelle n’ait été annoncée à ce stade, la délégation ukrainienne a remis à la partie russe une liste d’enfants qu’elle souhaite voir revenir en Ukraine. La délégation russe a indiqué que chaque situation serait examinée individuellement, sans toutefois s’engager sur un calendrier précis.

Désaccord sur la trêve et la suite des pourparlers

Concernant une éventuelle trêve, les discussions n’ont pas abouti. La Russie a proposé une trêve de deux à trois jours, tandis que l’Ukraine réclame un cessez-le-feu plus large de trente jours, couvrant l’ensemble du territoire, y compris la mer Noire et l’espace aérien.

Par ailleurs, l’idée d’une nouvelle réunion fin juin, avancée par la délégation ukrainienne, n’a pas été acceptée pour le moment par la partie russe.

Une avancée limitée, mais symbolique

Si les désaccords persistent sur les sujets militaires et politiques, ces pourparlers à Istanbul marquent néanmoins une avancée humanitaire notable, avec la confirmation d’échanges de prisonniers et de corps, et l’ouverture d’un dialogue sur les enfants déplacés. Ces gestes, bien que limités, pourraient constituer un pas vers une désescalade partielle du conflit, en particulier sur le plan humanitaire.

Guerre en Ukraine : Moscou relance l’option diplomatique tandis que Kiev intensifie ses frappes de drones

Moscou tente une nouvelle approche diplomatique, pendant que Kiev multiplie ses attaques de drones. De son côté, l’Union européenne consolide sa défense en mer Noire.

Un deuxième round de négociations proposé à Istanbul

Ce mercredi, le Kremlin a annoncé avoir invité la délégation ukrainienne à une deuxième séance de pourparlers directs, qui se tiendrait à Istanbul, le lundi 2 juin. Cette rencontre a pour objectif de présenter un « mémorandum » contenant les conditions russes pour un accord de paix durable.

« Notre délégation […] est prête à présenter ce mémorandum à la délégation ukrainienne et à fournir les explications nécessaires lors d’un deuxième cycle de négociations directes », a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

Comme lors de la première réunion du 16 mai, la délégation russe sera conduite par Vladimir Medinski, ex-ministre de la Culture et écrivain aux positions nationalistes. Pour l’instant, Kiev n’a pas officiellement répondu à cette invitation.

Le Kremlin a aussi rejeté la proposition du président ukrainien Volodymyr Zelensky d’organiser un sommet « tripartite » avec Vladimir Poutine et Donald Trump, écartant toute médiation occidentale directe dans ce processus.

Des attaques de drones ukrainiens d’une ampleur inédite

La diplomatie ne freine en rien les opérations militaires. Dans la nuit de mardi à mercredi, la Russie a affirmé avoir abattu 296 drones ukrainiens, une des attaques les plus massives depuis le début de la guerre. Parmi ces engins, 39 drones visaient Moscou.

Le maire de la capitale a indiqué que la défense antiaérienne a été largement mobilisée, mais plusieurs drones ont échappé aux interceptions. Dans la banlieue sud de Moscou, trois maisons ont été détruites selon le gouverneur régional. Le trafic de plusieurs aéroports a également été perturbé.

Menace d’une offensive russe dans le nord-est

Sur le front terrestre, la tension monte dans la région de Soumy, au nord-est de l’Ukraine. Le président Zelensky a accusé Moscou d’y rassembler des troupes en vue d’une possible offensive. La Russie affirme vouloir créer dans cette région frontalière une « zone tampon », destinée à empêcher les incursions ukrainiennes sur son territoire.

Cette stratégie fait écho à d’anciennes déclarations du Kremlin, qui évoque régulièrement la nécessité de sécuriser ses frontières face aux frappes ukrainiennes.

L’Union européenne muscle sa présence en mer Noire

Face à l’instabilité persistante, l’Union européenne intensifie sa stratégie de dissuasion. Ce mercredi, Kaja Kallas, la cheffe de la diplomatie européenne, a annoncé la mise en place d’un hub de sécurité maritime en mer Noire.

« Ce centre constituera le système d’alerte précoce de l’Europe en mer Noire », a-t-elle précisé.

Ce dispositif vise à améliorer la détection des menaces, à protéger les infrastructures stratégiques (comme les câbles sous-marins et installations offshore), mais aussi à sécuriser la navigation maritime.

L’initiative complète les efforts de l’Ukraine, qui a réussi à établir un corridor sécurisé pour l’exportation de ses céréales, essentielles à son économie. Mais la Russie reste une menace constante, notamment avec sa « flotte fantôme », ces navires-pétroliers qui contournent les sanctions internationales. La coopération avec l’OTAN est également prévue dans ce dispositif.

Conclusion : entre diplomatie et intensification du conflit

Alors que la Russie tente de réactiver la voie diplomatique avec un nouveau cycle de négociations à Istanbul, la réalité du terrain reste dominée par la violence. L’Ukraine répond par des frappes de grande envergure, tandis que la Russie prépare de nouvelles offensives stratégiques. L’Union européenne, de son côté, se prépare à une guerre longue en renforçant ses capacités de défense.

Russie : Zaour Gourtsiev, vétéran décoré du siège de Marioupol, tué dans une explosion – Moscou évoque une possible implication ukrainienne

La Fédération de Russie est une nouvelle fois endeuillée par la perte d’un de ses fils les plus dévoués. Zaour Gourtsiev, vétéran respecté de l’« opération militaire spéciale » en Ukraine et figure montante de la fonction publique locale, a perdu la vie dans des circonstances tragiques, dans la nuit du 28 au 29 mai, à Stavropol. Les autorités russes n’excluent pas l’hypothèse d’un attentat ciblé orchestré par les services ukrainiens.

Un vétéran au parcours exemplaire

Agé de 34 ans, Zaour Gourtsiev n’était pas un homme ordinaire. Officier décoré de l’armée russe, il avait pris part à plusieurs des batailles les plus déterminantes du conflit en Ukraine, notamment le siège de Marioupol en 2022 et la prise d’Avdiïvka en 2024. Son rôle stratégique dans la coordination entre les forces aériennes et terrestres avait été salué au plus haut niveau.

Engagé pour son pays jusqu’à son dernier souffle, Gourtsiev poursuivait depuis sa reconversion une carrière civile prometteuse. Premier adjoint au maire de Stavropol, il participait activement au programme « Le Temps des Héros », une initiative patriotique visant à former les anciens combattants à des fonctions de leadership dans l’administration.

Une explosion suspecte, un acte possiblement prémédité

L’explosion qui a coûté la vie à Zaour Gourtsiev et à un autre homme est survenue dans un quartier résidentiel de Stavropol. Selon le Comité d’enquête russe, les corps portaient des blessures « caractéristiques du souffle d’une explosion ». Le gouverneur de la région, Vladimir Vladimirov, a confirmé l’identité de la victime et assuré que toutes les pistes sont envisagées, notamment celle d’un attentat ciblé impliquant des éléments ukrainiens extrémistes.

« Les investigations sont en cours. Toutes les hypothèses sont prises en compte, y compris celle d’un attentat avec l’implication de nazis ukrainiens », a précisé Vladimirov sur Telegram, reprenant les accusations persistantes de Moscou sur la nature idéologique des forces que combat la Russie en Ukraine.

Silence de Kiev, un précédent inquiétant

Comme dans d’autres cas similaires depuis le début du conflit, les autorités ukrainiennes n’ont pas commenté la mort de Zaour Gourtsiev. Pourtant, l’Ukraine a revendiqué à plusieurs reprises des assassinats ciblés de responsables civils ou militaires russes sur le territoire national. Ce silence actuel pourrait nourrir les soupçons d’une implication ukrainienne dans cette attaque.

L’incident s’inscrit dans un contexte sécuritaire tendu, alors que la Russie affirme subir une guerre hybride menée par Kiev, où les assassinats ciblés, les sabotages et les attaques sur le sol russe font désormais partie intégrante du conflit.