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RDC : Uvira, deuxième ville du Sud-Kivu, tombe aux mains de l’AFC/M23

La cité portuaire d’Uvira, deuxième ville du Sud-Kivu et siège intérimaire du gouvernorat provincial depuis la chute de Bukavu, est tombée ce mercredi 10 décembre aux mains des rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda. Les insurgés ont investi la mairie, où trône la devise de la ville « ville de la résistance et de la paix », ainsi que le gouvernorat militaire intérimaire, surnommé « la Maison-Blanche », désormais vide de son administration.

Cette offensive survient malgré la signature, le 4 décembre dernier, des accords de paix de Washington. La situation sécuritaire et humanitaire dans la région s’est rapidement détériorée. Selon les autorités provinciales, plus de 400 civils ont été tués, dont des femmes et des enfants. Des blessés ont été évacués vers Bujumbura, au Burundi, pour recevoir des soins et se mettre à l’abri d’éventuelles représailles. La population locale est désormais confrontée à de graves pénuries, notamment d’eau et d’électricité, et les humanitaires peinent à acheminer des stocks essentiels vers Uvira.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), plus de 200 000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du Sud-Kivu en un peu plus d’une semaine. Des dizaines de milliers d’autres ont traversé la frontière vers le Rwanda et le Burundi. Dès mardi, plusieurs habitants ont commencé à fuir la ville, anticipant la chute des localités environnantes. Mercredi, des milliers d’habitants ont continué de se diriger vers la frontière burundaise, à pied ou à moto, tandis que ceux qui sont restés se sont calfeutrés chez eux face aux échanges de tirs avec les rebelles.

À Kinshasa, les autorités dénoncent « une violation manifeste du cessez-le-feu » et demandent l’intervention des États-Unis, garants de l’accord de paix. Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a dénoncé « une situation inacceptable », affirmant que le Rwanda et le M23 avaient mené des offensives généralisées, malgré la médiation américaine. La ministre des Affaires étrangères, Thérèse Wagner, a souligné l’urgence de restaurer la crédibilité de cette médiation, rappelant que des milliers de morts et de déplacés marquent déjà la région.

Le Burundi, préoccupé par sa propre sécurité, a également dénoncé cette avancée rebelle comme une violation des accords de Washington. Depuis Baraka, à 90 km au sud d’Uvira, le porte-parole du gouvernorat provincial a appelé au respect du cessez-le-feu et exprimé son inquiétude face à la menace que représente l’AFC/M23 pour la région.

Le gouvernement rwandais a rejeté ces accusations et renvoyé la responsabilité à Kinshasa et à Gitega. Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a exigé le retrait des forces burundaises du Sud-Kivu et a réaffirmé l’engagement de Kigali pour la paix, tout en dénonçant un « parti pris occidental » face à la situation. Selon lui, toutes les parties doivent désormais respecter les engagements pris dans l’accord de Washington, qu’il considère comme « la voie la plus viable vers la paix dans la région des Grands Lacs ».

Alors que l’aide humanitaire peine à atteindre Uvira, la situation reste extrêmement tendue et les civils pris au piège subissent déjà les conséquences dramatiques de cette offensive, avec des besoins urgents en nourriture, eau et soins médicaux. La communauté internationale est appelée à agir rapidement pour éviter une aggravation de la crise humanitaire dans le Sud-Kivu.

RDC : après le Rwanda, l’émir du Qatar en visite d’État à Kinshasa

L’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, est arrivé vendredi à Kinshasa pour une visite d’État en République démocratique du Congo (RDC). Ce déplacement intervient quelques jours seulement après la signature à Doha d’un accord de paix entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23, sous médiation qatarie.

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Crise dans l’Est de la RDC : victoire historique contre le Rwanda devant la Cour africaine, l’ONU contrainte de suspendre son enquête pour faute de financement

Kinshasa remporte une première victoire diplomatique et judiciaire face à Kigali devant la Cour africaine des droits de l’homme. Mais dans le même temps, les Nations unies annoncent une interruption de leur mission d’enquête sur les crimes commis dans l’est de la RDC, faute de moyens financiers.

Une décision inédite de la Cour africaine : la RDC autorisée à poursuivre le Rwanda

Dans un arrêt rendu le 26 juin 2025, la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), basée à Arusha (Tanzanie), s’est déclarée compétente pour examiner la plainte de la République démocratique du Congo (RDC) contre le Rwanda. Il s’agit de la première fois que cette juridiction accepte de se prononcer sur un litige entre deux États membres de l’Union africaine.

Déposée en 2023 par Kinshasa, la plainte accuse Kigali de violations graves et systématiques des droits humains dans l’est de la RDC, en particulier dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Ces exactions sont liées à la présence et aux actions du groupe armé M23, que les autorités congolaises accusent le Rwanda de soutenir militairement et logistiquement.

Les faits dénoncés incluent :
• la traite des êtres humains,
• des exécutions sommaires,
• des tortures et traitements inhumains,
• la destruction d’infrastructures civiles,
• et le déplacement massif de populations.

La Cour balaie les objections de Kigali

Lors de la deuxième audience du 13 février 2025, la défense rwandaise avait tenté de faire invalider la procédure, contestant la compétence de la Cour et la qualité des preuves présentées. Elle affirmait notamment que :
• les recours internes n’avaient pas été épuisés,
• certaines sources s’appuyaient sur des articles de presse non vérifiés.

Mais ces arguments ont été rejetés en bloc. Selon le juge doyen Rafaa Ben Achour :

« La Cour rejette l’exception d’incompétence soulevée par la partie défenderesse et se déclare compétente pour connaître de cette affaire. »

Cette décision constitue une victoire diplomatique majeure pour Kinshasa. Bien que la date de l’audience sur le fond n’ait pas encore été fixée, l’État congolais, représenté par Me Samuel Mbemba (aujourd’hui ministre de la Justice par intérim), s’est dit confiant quant à une future condamnation du Rwanda.

Une victoire judiciaire… mais une paralysie onusienne

Dans un contraste saisissant, la même semaine, le Haut Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH) a annoncé la suspension d’une mission d’enquête cruciale sur les crimes commis dans l’est de la RDC.

Lancée en février 2025, cette mission avait été établie à la suite d’une résolution urgente du Conseil des droits de l’homme. Elle visait à :
• « recueillir, rassembler et analyser » les preuves d’exactions commises depuis janvier 2022,
• et établir les responsabilités des acteurs impliqués.

La mission avait déjà recueilli des témoignages significatifs en RDC, au Rwanda, au Burundi, et auprès de réfugiés dans d’autres pays. Mais faute de moyens, l’enquête est désormais à l’arrêt.

Une crise budgétaire sans précédent pour l’ONU

Dans un courrier interne consulté par l’agence Reuters, le Haut-Commissaire Volker Türk annonce que la mission ne pourra pas être mise en place “jusqu’à ce que – et à moins que – les fonds soient disponibles”.

La raison ? Une baisse drastique des contributions volontaires, qui se chiffre à 60 millions de dollars en moins par rapport à 2024. Cette chute brutale est notamment due à l’arrêt complet du financement américain, effectif depuis le 31 mai 2025. L’an dernier, les États-Unis avaient pourtant versé 36 millions de dollars, faisant d’eux le principal bailleur du HCDH.

« Les baisses de financement de notre bureau ne font que renforcer les régimes autoritaires », a averti Volker Türk, déplorant un climat international de plus en plus hostile aux droits humains.

Un employé de l’ONU en RDC, cité anonymement, parle d’une situation « très inquiétante ». Le Haut-Commissariat, dans un message adressé à RFI, a exprimé ses regrets et assuré que les travaux reprendront dès que le financement sera rétabli.

Entre avancée diplomatique et recul opérationnel

Pour la RDC, ces deux annonces envoyées à quelques jours d’intervalle illustrent la complexité de la situation :
• D’un côté, la reconnaissance par la CADHP de la recevabilité de sa plainte contre Kigali est un précédent historique, porteur d’espoir pour les victimes.
• De l’autre, l’arrêt brutal de l’enquête de l’ONU ralentit le recueil des preuves, au moment même où des mécanismes judiciaires pourraient s’en emparer.

Les autorités congolaises ont réitéré leur appel à la solidarité internationale, espérant que la reconnaissance par une cour continentale de la gravité du conflit à l’Est incitera les États membres à relancer le financement des mécanismes de justice internationale.

La décision de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples ouvre un nouveau chapitre dans le long combat de la RDC contre l’impunité des crimes dans sa partie orientale. Mais le gel de la mission d’enquête de l’ONU rappelle que sans moyens financiers, aucune justice internationale n’est véritablement possible.

Alors que la guerre continue de ravager les régions du Kivu, la justice reste suspendue entre victoire symbolique et paralysie matérielle. Pour les millions de civils affectés, l’espoir d’une vérité reconnue et d’une réparation effective demeure, mais le chemin reste semé d’embûches.

Guerre en RDC: l’AFC/M23 demande à toutes les armées étrangères de quitter Goma, le président promet de former un gouvernement d’union nationale, l’accumulation d’acteurs armés par Kinshasa, une menace pour la stabilité de l’Afrique etc… (Notre point du 25 février)

Dans notre point de ce 25 février 2025 sur la situation en RDC : L’AFC/M23 a demandé à toutes les armées étrangères présentes dans la zone de Goma de partir ; Des bases de la Monusco surpeuplées ; Le président congolais annonce un gouvernement d’union nationale ; Le retour progressif de Joseph Kabila ; Une armée sud-africaine impuissante ; Des facilitateurs nommés par les chefs d’État de la SADC et de l’EAC ; L’accumulation d’acteurs armés par Kinshasa : une menace pour la stabilité de l’Afrique

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RDC : Le Rwanda accuse la RD Congo de préparer une attaque, tandis que l’ONU craint une extension du conflit, près de 200 femmes auraient été violées et brûlées lors d’une évasion de prison – notre point sur la situation au 8 février

Le Rwanda accuse la République démocratique du Congo (RDC) de préparer une attaque contre son territoire. Selon Kigali, des armes lourdes auraient été stockées près de l’aéroport de Goma, marquant une escalade des tensions entre les deux voisins. De son côté, Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le groupe rebelle M23, responsable de nombreuses violations des droits humains dans l’est de la RDC, selon des rapports onusiens.

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RDC : mercenaires européens abandonnant Goma, Kagamé et Tshisekedi s’expriment, Kinshasa promet une riposte tandis que le M23 progresse vers le sud, l’Afrique du Sud intensifie son soutien à ses troupes déployées en RDC – notre point quotidien sur la situation

Goma, grande ville située à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), traverse une crise profonde. Depuis le 28 janvier 2025, elle est tombée sous le contrôle des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda, à la suite de violents affrontements ayant causé de nombreuses pertes humaines.

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RD Conga : Goma sous contrôle du M23 et des pillards après un “déluge de feu”- Le Royaume-Uni allié du Rwanda appelle à la désescalade, plusieurs ambassades attaquées – le point sur la situation

Les événements qui secouent la République Démocratique du Congo (RDC) prennent une tournure de plus en plus inquiétante. Alors que la ville de Goma est désormais sous le contrôle du groupe rebelle M23, soutenu par le Rwanda, et que des scènes de pillages et de violences défigurent la capitale Kinshasa, la communauté internationale se fait de plus en plus pressante, appelant à la désescalade.

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RD Congo : Kinshasa en crise – attaques contre les ambassades de France, des États-Unis d’Amérique et du Rwanda

Aujourd’hui, 28 janvier 2025, et alors que la grande ville de l’Est de la RD Congo, Goma, est sur le point de tomber entre les mains du M23 depuis hier, une vague de violence a secoué la capitale congolaise Kinshasa, alors que des manifestants en colère ont attaqué les ambassades de France, des États-Unis d’Amérique et du Rwanda.

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RD Congo : le chef d’état-major Christian Tshiwewe répond aux menaces du général en fuite, John Numbi

En République Démocratique du Congo (RDC), l’armée a réitéré sa fidélité envers Félix Tshisekedi. Le lundi, le général Christian Tshiwewe, chef d’état-major général des Forces armées de la RDC (FARDC), a rassemblé toutes les unités de l’armée à Kinshasa pour une séance de motivation.

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L’artiste congolaise Tshala Muana, «reine du Mutuashi», est morte

La chanteuse Congolaise Tchala Muana s’est éteinte ce samedi 10 décembre.

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