Joe Biden juge les propositions des républicains sur la dette « inacceptables » alors que les Etats-Unis se rapprochent du défaut de paiement

Les États-Unis d’Amérique sont dans une impasse sur la dette nationale et sont confrontés à un risque croissant de défaut de paiement. Pour éviter un tel scénario, Joe Biden a dit qu’il envisageait d’utiliser l’arme constitutionnelle. (Avec AFP).

Sans un accord entre les démocrates et les républicains, les États-Unis d’Amérique pourraient faire défaut sur les paiements à partir du 1er juin, avec des conséquences potentiellement catastrophiques pour l’économie états-unienne, et même mondiale

« Il est temps que l’autre camp abandonne ses positions extrêmes, car une grande partie de ce qu’il a déjà proposé est tout simplement, franchement, inacceptable. » Le président démocrate des Etats-Unis, Joseph Biden, s’en est pris, dimanche 21 mai, aux républicains dans le cadre des négociations tendues sur le plafond de la dette nationale.

M. Biden, qui participait au sommet des dirigeants du G7 depuis Hiroshima, au Japon, a annoncé qu’il s’entretiendrait directement avec Kevin McCarthy, le chef des républicains à la Chambre des représentants, pendant son voyage retour en avion dimanche, estimant qu’une solution pouvait encore être trouvée. Mais il songe aussi à la possibilité d’utiliser l’arme constitutionnelle pour éviter un défaut de paiement du pays.

Le 14e amendement de la Constitution des Etats-Unis d’Amérique dispose que « la validité de la dette publique des Etats-Unis (…) ne doit pas être remise en question », de quoi théoriquement permettre de contourner l’obligation de relever son plafond même si cette interprétation est très controversée parmi les juristes. « Je pense que nous en avons le pouvoir. La question c’est : est-ce que ça pourra être fait et invoqué à temps ? », a-t-il ajouté, évoquant les possibles batailles juridiques et l’échéance très proche.

Les négociations se sont déroulées en l’absence de M. Biden, qui a écourté sa tournée en Asie-Pacifique en raison de cette crise de la dette, retournant à Washington dès dimanche sans passer, comme prévu, par le Japon et l’Australie. Le point de friction entre les deux camps : la demande des républicains de réduire les dépenses fédérales pour les ramener aux niveaux de 2022. C’est-à-dire couper 130 milliards de dollars de dépenses. « On ne peut pas dépenser davantage d’argent l’année prochaine », a affirmé M. McCarthy. Une ligne rouge que les démocrates refusent de franchir. L’administration Biden a de son côté fait pression pour prolonger le plafond d’emprunt jusqu’en 2025, selon des médias états-uniens qui citent des responsables impliqués dans les pourparlers.

L’équipe républicaine a mis, vendredi soir, sur la table « une offre qui était un grand pas en arrière et contenait un ensemble de revendications partisanes extrêmes qui ne pourraient jamais être adoptées par les deux chambres du Congrès », a déclaré dans un communiqué la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, appelant à « être sérieux ». Selon elle, ce sont les responsables républicains sous la coupe des proches de Donald Trump qui menacent « de mettre notre nation en défaut pour la première fois de notre histoire », « pas le président ni les responsables démocrates » (mensonge de la part de la porte-parole de la maison blanche puisque les Etats-Unis se sont trouvés trois fois en défaut de payement dans leur histoire – en 1790, de 1929 à 1936, à nouveau en 1979 puis en 1995 et 1996).

M. McCarthy a déploré, samedi soir, que « la Maison Blanche [ait] fait un pas en arrière dans les négociations ». « Malheureusement, l’aile gauche du Parti démocrate semble être aux commandes, surtout avec le président Biden hors du pays », a-t-il lancé. Les démocrates veulent croire qu’un accord reste possible si les deux parties acceptent de ne pas obtenir satisfaction sur l’ensemble des demandes, selon une source proche des discussions.

La secrétaire d’État au Trésor, Janet Yellen, a déclaré, ce dimanche, lors d’une interview télévisée, que le 1er juin restait une “date limite difficile” pour relever le plafond de la dette fédérale, précisant à NBC News qu’il y avait “peu de chances” que le gouvernement perçoive suffisamment de recettes pour payer ses factures jusqu’au 15 juin, date à laquelle d’autres entrées fiscales auront lieu.

Une source au fait des négociations a déclaré que les Républicains avaient proposé une augmentation des dépenses de défense, tout en réduisant les dépenses globales. Cette source a également indiqué que les Républicains de la Chambre des représentants souhaitaient prolonger les réductions d’impôts adoptées par l’ancien président Donald Trump, ce qui alourdirait la dette fédérale de 3.500 milliards de dollars. La source a indiqué que l’administration Biden avait proposé de maintenir inchangées les dépenses non militaires pour l’année prochaine.

Joseph Kouamé

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