Le mardi 20 août, l’Australie et l’Indonésie ont révélé un nouvel accord de défense qui marque un renforcement de leur coopération. Cette annonce a été faite lors de la visite à Canberra de Prabowo Subianto, le ministre indonésien de la Défense et futur président.
L’Australie et l’Indonésie ont dévoilé, mardi 20 août, un nouvel accord de défense, lors de la visite à Canberra de l’actuel ministre indonésien de la Défense et futur président, Prabowo Subianto. Cet accord, jugé historique, devrait renforcer la collaboration militaire entre les deux pays, même si des questions perdurent quant à sa solidité.
Le mardi 20 août, l’Australie et l’Indonésie ont signé un nouvel accord de défense pour renforcer leur coopération militaire. Ce nouvel accord prévoit des exercices conjoints et des déploiements dans les deux pays. Qualifié d’« historique » par Richard Marles, ministre australien de la Défense, il sera officiellement signé dans les jours à venir.
Du côté indonésien, Prabowo Subianto a estimé qu’il s’agissait d’un « très bon résultat » et que ce nouveau traité serait « bénéfique pour [les] deux pays ». Outre la question de la défense, le futur président indonésien souhaite resserrer les liens avec l’Australie, notamment dans les domaines de l’économie, de l’agriculture et de la lutte contre le trafic international de stupéfiants. « L’Australie joue un rôle très important pour nous. Nous aimerions que l’Australie participe davantage à notre économie », a-t-il affirmé.
« Prabowo [Subianto] est un personnage fascinant qui a été banni pendant un temps des États-Unis et qui maintenant se rachète une conduite. Il a un intérêt beaucoup plus porté sur les relations internationales que son prédécesseur », explique Eric Frécon, chercheur associé à l’institut de recherche sur l’Asie du Sud-Est contemporaine et à l’Institut de recherche stratégique de l’École Militaire.
Malgré les efforts côté indonésien, des doutes planent sur la solidité de cet accord. En mai 2025, auront lieu les élections fédérales en Australie. « Il faudra voir comment pourra basculer, ou pas, cet intérêt vis-à-vis de l’Indonésie de plus en plus marqué », estime Éric Frécon. « L’opinion publique peut aussi peser, non seulement à cause des atteintes aux droits de l’Homme de la part de Prabowo [Subianto] par le passé quand il était officier, et puis aussi à cause de la position de l’Indonésie en Papouasie occidentale dont on parle peu, mais qui a un vrai problème dans la région », renchérit-il.
Élu président en février dernier, Prabowo Subianto est un ancien général au passé militaire controversé. Il a notamment été accusé par des ONG et par ses anciens responsables d’avoir ordonné l’enlèvement de militants pro-démocratie dans les années 1990, alors qu’il était chef des forces spéciales.
Joseph Kouamé