Archives pour la catégorie Littérature

Alcool, cannabis, cocaïne : l’usage de substances addictives chez les jeunes, symptôme d’un malaise sociétal

En France et ailleurs, des comportements addictifs révèlent une génération confrontée au stress, à l’anxiété et à la pression sociale

En France comme dans plusieurs pays occidentaux, un nombre croissant de jeunes adultes consomment de l’alcool, du cannabis, voire de la cocaïne, non plus seulement à des fins récréatives mais pour dormir, gérer le stress ou tenir face aux exigences sociales. Ce phénomène, révélateur de tensions plus larges dans la société, interpelle à la fois les acteurs de santé publique et les chercheurs en sciences sociales.

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Selon une récente étude, plus d’un jeune adulte sur cinq utilise de l’alcool ou du cannabis pour s’endormir. Dans le même temps, la consommation de cocaïne connaît une banalisation en France, touchant désormais des populations diverses et élargissant le spectre des risques sanitaires. Ces évolutions ne sont pas uniquement des chiffres : elles constituent un signal du malaise sociétal et générationnel.

1. Cannabis et alcool utilisés comme « somnifères »

Une enquête récente indique qu’environ 18 % des jeunes adultes utilisent le cannabis et 7 % l’alcool pour favoriser le sommeil. Parmi ceux qui consomment du cannabis, plus de 40 % déclarent y recourir régulièrement pour dormir. Ce comportement, longtemps marginal, devient une stratégie fréquente face à l’insomnie, au stress ou à l’anxiété.

2. La banalisation de la cocaïne en France

Les données de l’OFDT montrent que près d’un adulte sur dix a déjà expérimenté la cocaïne, avec une hausse notable depuis 2017. La drogue dépasse désormais le cannabis en valeur sur le marché illicite français, avec des prix plus accessibles et une diffusion touchant des populations variées jeunes actifs, employés, classes moyennes et milieux festifs.

3. Élargissement sociologique et international

L’usage de substances addictives n’est plus cantonné à un milieu social particulier. En France comme dans d’autres pays occidentaux, on observe une consommation étendue parmi des jeunes adultes stressés, souvent exposés à des cadences de travail intenses ou à des conditions économiques précaires. Ce phénomène n’est pas seulement récréatif : il traduit un mal-être latent, un besoin de régulation psychologique et physique face à la pression sociale.

Conséquences et enjeux sociétaux

Un indicateur du mal-être des jeunes

Le recours à l’alcool ou au cannabis pour dormir, ou à la cocaïne pour « tenir » dans le quotidien, n’est pas anodin. Il illustre un malaise profond : insomnie chronique, anxiété, solitude, fatigue liée au travail ou aux études, précarité économique. La substance devient un outil de coping face à un environnement perçu comme exigeant et stressant.

Des risques sanitaires et sociaux élevés

  • Physiques et psychologiques : troubles du sommeil persistants, tolérance accrue, dépendance, anxiété ou dépression.
  • Sociaux et professionnels : altération des performances, isolement, conflits interpersonnels.
  • Économie et santé publique : hausse des passages aux urgences, besoins de soins spécialisés, pression sur les structures de prévention et de traitement.

Une banalisation inquiétante

L’usage de la cocaïne, en particulier, tend à se normaliser. Il ne se limite plus aux milieux festifs ou élitistes mais touche un public plus large, ce qui rend la perception de danger moins immédiate. La disponibilité accrue et la baisse des prix accentuent ce phénomène. Dans ce contexte, la prévention doit s’adapter à des comportements désormais intégrés dans la vie quotidienne.

Facteur culturel et sociétal

Ce recours aux substances addictives traduit aussi des tensions sociales et générationnelles : perte de repères, isolement, pression académique ou professionnelle, difficulté d’accès à un soutien psychologique. Les jeunes expriment ainsi un mal-être qui dépasse la simple expérimentation de drogues.

Vers une approche globale de prévention

La consommation de substances addictives chez les jeunes n’est pas uniquement un problème individuel : elle reflète un malaise sociétal plus large. Alcool, cannabis et cocaïne apparaissent comme des indicateurs d’un stress généralisé, de difficultés d’adaptation et d’une fragilité psychologique chez une partie de la jeunesse.

Pour y répondre, il ne suffit pas d’une répression stricte. Une approche globale est nécessaire : sensibilisation, prévention, accompagnement psychologique et programmes éducatifs adaptés. Comprendre les causes profondes de ce phénomène est essentiel pour éviter que l’usage de substances ne devienne une réponse quasi-automatique aux tensions de la vie moderne.

Celine Dou, pour la boussole-infos

Rebecca Young, 12 ans et “Fille de l’année” selon le magazine Time : quand une enfant réchauffe les sans-abri et supplée les politiques sociales

À douze ans, Rebecca Young, élève à Glasgow, a été désignée “Fille de l’année” par le magazine Time. Cette distinction, qui célèbre son invention d’une couverture chauffante pour les sans-abri, révèle une réalité inquiétante : dans une Europe pourtant riche, ce sont parfois les enfants qui imaginent des solutions là où les politiques sociales échouent. L’histoire de Rebecca dépasse le simple exploit technologique : elle interroge la responsabilité collective face à la pauvreté urbaine.

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Rebecca Young, 12 ans, a conçu un sac à dos convertible en couverture chauffante, alimentée par des panneaux solaires et une batterie intégrée, destiné aux personnes sans domicile. Son projet a été récompensé dans le cadre du concours britannique Primary Engineer, puis mis en œuvre avec le soutien du groupe industriel Thales Royaume-Uni. Une trentaine de prototypes ont déjà été distribués à des associations caritatives de Glasgow. Sa reconnaissance par Time, qui l’a élue “Fille de l’année” 2025, place cette initiative sur le plan international.

Une innovation née de l’observation sociale

Le projet de Rebecca est directement issu d’une expérience personnelle : voyant, un soir d’hiver, des personnes dormir dans la rue, elle a décidé d’agir. Cette initiative souligne une contradiction européenne majeure : dans un continent technologiquement avancé et doté de ressources importantes, certains citoyens restent exposés à des conditions extrêmes.

La couverture de Rebecca n’est pas seulement un objet technique : elle symbolise la capacité de la jeunesse à pallier les insuffisances des systèmes sociaux. Alors que la société adulte peine à réagir à la croissance du nombre de sans-abri, l’ingéniosité enfantine prend le relais, révélant une carence institutionnelle.

Le constat social derrière l’invention

Au Royaume-Uni, on estime que près de 280 000 personnes vivent sans logement stable. Glasgow, où Rebecca a grandi, n’échappe pas à cette réalité. Les associations locales dénoncent régulièrement le manque de coordination entre les politiques publiques et les besoins réels des populations fragiles.

Dans ce contexte, l’invention de la jeune Écossaise n’est pas anecdotique : elle incarne la réponse directe d’un citoyen à une urgence sociale. Elle interroge aussi le rôle de l’éducation et des programmes scientifiques : quand l’école et les concours stimulent la créativité au service du collectif, la jeunesse devient un vecteur de transformation sociale.

Une reconnaissance internationale symptomatique

Être élue “Fille de l’année” par Time n’est pas qu’un honneur personnel : c’est un signal médiatique qui souligne la pertinence sociale de l’innovation. Cependant, cette distinction pose une question : pourquoi faut-il qu’une enfant attire l’attention mondiale pour qu’une solution à un problème social devienne visible ?

Rebecca Young devient ainsi le symbole d’une Europe où les initiatives privées ou individuelles compensent les manques des politiques publiques. Sa médiatisation internationale, y compris à travers une figurine réalisée par Lego à son effigie, illustre la fascination occidentale pour l’ingéniosité enfantine, parfois au détriment d’une réflexion sur les causes structurelles de la pauvreté.

Analyse et mise en perspective

L’histoire de Rebecca Young interroge le rapport entre technologie, solidarité et responsabilité sociale. Elle démontre que :

  • La jeunesse européenne peut anticiper et agir là où les institutions échouent.
  • Les problèmes structurels (logement, pauvreté, exclusion sociale) restent partiellement ignorés malgré les ressources disponibles.
  • La médiatisation de l’initiative souligne l’écart entre reconnaissance symbolique et action politique concrète.

Cette dynamique n’est pas propre à l’Europe : elle trouve des échos dans de nombreux pays où la société civile tente de combler les défaillances étatiques. Pour l’Afrique, cet exemple peut inspirer des programmes éducatifs et technologiques orientés vers des solutions sociales locales.

Rebecca Young, en inventant une couverture chauffante pour les sans-abri, ne se contente pas de réaliser un exploit technique : elle met en lumière une Europe en tension entre richesse matérielle et responsabilité sociale. Sa distinction par Time est symbolique, mais elle révèle surtout la capacité de la jeunesse à devenir un acteur critique et créatif face aux manquements des politiques publiques.

Cette histoire invite les sociétés à réfléchir : si une enfant peut inventer des solutions là où l’État échoue, la question du progrès social et de la solidarité devient inévitable.

Celine Dou, pour la boussole-infos

Maroc : la Génération Z à la recherche d’un nouvel horizon social

Alors que plusieurs villes du royaume ont été le théâtre, ces deux dernières semaines, de troubles marqués par des violences et la mort de plusieurs personnes, la question de la jeunesse marocaine s’impose avec acuité. Ces événements tragiques rappellent combien il est urgent de comprendre les tenants et les motivations profondes du mouvement de la « Génération Z » marocaine cette jeunesse connectée, éduquée, mais en quête de sens et de justice sociale.

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Face à la précarité, à la défiance politique et aux fractures sociales persistantes, la jeunesse marocaine, héritière d’un pays en mutation rapide, réclame un nouveau pacte entre l’État et les citoyens. Connectée au monde mais enracinée dans ses réalités, elle incarne à la fois l’espoir et l’impatience d’un continent jeune qui veut être entendu.

Les places publiques du Maroc bruissent d’une colère contenue. Dans les rues de Rabat, Casablanca ou Fès, de jeunes Marocains manifestent pacifiquement, exigeant une réforme en profondeur du modèle social. Emploi, santé, éducation, justice : leurs revendications dessinent les contours d’un malaise global, qui dépasse les frontières nationales.

Née à l’ère du numérique et des comparaisons internationales, cette « Génération Z » marocaine observe un monde ouvert, mais se heurte à un horizon souvent fermé. Le diplôme ne garantit plus l’emploi ; la méritocratie semble s’être dissoute dans les inégalités structurelles. Beaucoup aspirent à partir, faute d’un avenir stable dans leur propre pays.

Depuis deux décennies, le Maroc s’est engagé dans d’importantes réformes économiques et institutionnelles. La modernisation du pays, saluée par les bailleurs internationaux, a permis de consolider les infrastructures, d’attirer les investissements et d’élargir l’accès à l’éducation.
Mais ces progrès, réels, n’ont pas suffi à réduire les écarts.

Le chômage des jeunes urbains reste supérieur à 35 %, selon le Haut-Commissariat au Plan. Dans les zones rurales, la pauvreté structurelle, le manque d’opportunités et la précarité scolaire entretiennent un sentiment d’abandon. La montée du coût de la vie, particulièrement dans les grandes villes, renforce la fracture sociale.

Plus encore que les difficultés matérielles, c’est la crise de confiance qui frappe : beaucoup estiment que le système politique ne traduit plus les aspirations de la jeunesse. Les mécanismes de représentation traditionnels paraissent déconnectés d’une génération qui valorise la transparence, la participation et la mobilité.

Cette jeunesse marocaine partage avec ses homologues d’Afrique, d’Europe ou du Moyen-Orient une même quête de sens. Elle rejette les hiérarchies figées, interroge la légitimité des élites et se saisit des outils numériques comme espace d’expression.

Mais elle n’est pas seulement protestataire : elle invente. On la retrouve dans les start-up sociales, les collectifs culturels, les projets écologiques et citoyens. Elle expérimente, parfois en marge des institutions, un modèle de société fondé sur la créativité, l’équité et la solidarité.

À travers ses mobilisations, c’est moins la contestation du pouvoir qui s’exprime que la volonté d’un renouvellement du contrat social, adapté à une société marocaine plus éduquée, plus urbaine et plus consciente de ses droits.

Le Maroc n’est pas isolé dans ce mouvement de fond. En Tunisie, en Algérie ou en Égypte, les jeunes expriment la même lassitude face à des systèmes économiques bloqués et à des transitions politiques inachevées.
Partout en Afrique du Nord, le poids démographique de la jeunesse plus de 60 % de la population fait de cette catégorie un acteur central du devenir collectif.

Pour le royaume chérifien, cette pression générationnelle est aussi une opportunité. En investissant davantage dans la formation, l’innovation et la participation civique, le pays pourrait transformer ce potentiel en moteur de développement. À l’inverse, ignorer cette soif de reconnaissance risquerait d’alimenter le désengagement et l’émigration des jeunes talents.

La « Génération Z » marocaine ne rejette pas son pays : elle l’interpelle.
Ses attentes ne relèvent pas de l’utopie, mais d’un besoin de justice et de dignité. Elle souhaite participer aux décisions, non en spectatrice mais en actrice d’un futur plus équitable.

Redéfinir le contrat social suppose donc un double effort :
– du côté de l’État, une écoute réelle et des réformes concrètes ;
– du côté de la jeunesse, la construction d’un engagement citoyen structuré et durable.

L’enjeu dépasse le Maroc : il touche à la capacité de toute l’Afrique à offrir à sa jeunesse autre chose qu’un horizon d’exil.

Le cri de la jeunesse marocaine n’est pas celui de la rupture, mais de la refondation. Il exprime la volonté d’un dialogue entre générations, d’un pays qui assume son évolution sociale et sa modernité.
Dans ce Maroc en mouvement, la Génération Z se révèle non pas comme un problème à gérer, mais comme une force de renouvellement le visage d’un avenir encore possible, si la société accepte de l’écouter.

Celine Dou, pour La Boussole – infos

Grand Prix de la Francophonie 2025 : l’Académie française honore Akira Mizubayashi, écrivain japonais de langue française

L’Académie française a décerné, jeudi 27 juin 2025, son Grand Prix de la Francophonie à Akira Mizubayashi. Cette distinction consacre une œuvre rare : celle d’un écrivain japonais ayant choisi d’écrire en français, et dont les romans méditent la guerre, la mémoire et la musique.

Le Grand Prix de la Francophonie 2025 a été attribué à un écrivain peu ordinaire : Akira Mizubayashi. Japonais de naissance, francophone par amour de la langue, l’auteur est désormais une figure littéraire respectée dans l’espace éditorial français. Ce prix vient souligner une fidélité durable à la langue française, mais aussi une œuvre qui, sans jamais céder à l’exotisme de façade, propose un regard intérieur sur les blessures du XXᵉ siècle, l’héritage culturel européen et la complexité des identités.

Né en 1951 à Sakata, au nord du Japon, Akira Mizubayashi découvre le français à l’adolescence. Il étudie à Montpellier, puis à l’École normale supérieure (rue d’Ulm), avant de retourner enseigner au Japon, où il deviendra professeur de français à Tokyo. Il ne publiera cependant en français qu’à partir de 2011, avec Une langue venue d’ailleurs (Gallimard), un récit autobiographique dans lequel il raconte son lien charnel avec la langue française. Ce premier ouvrage lui vaut déjà, cette année-là, le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises, décerné par l’Académie française.

Ce choix de ne pas simplement apprendre le français mais de s’y installer littérairement constitue une forme d’engagement. Pour Mizubayashi, « habiter une langue », c’est plus que la maîtriser : c’est y inscrire sa pensée, ses blessures, son art. En cela, son œuvre n’est pas un simple hommage à la francophonie : elle en est une réinvention intime, patiente, obstinée.

L’univers de Mizubayashi est traversé par la musique occidentale (Mozart, Bach, Beethoven), qu’il fait dialoguer avec la mémoire du Japon en guerre. Dans Âme brisée (2019, Prix des libraires 2020), il évoquait un enfant japonais dont le père violoniste est arrêté par l’armée impériale en pleine répétition. Ce roman a ouvert une trilogie autour des fantômes de la guerre, complétée par Reine de cœur (2022) et Suite inoubliable (2023).

Son prochain roman, La Forêt de flammes et d’ombres, paraîtra en août 2025, toujours chez Gallimard. Il s’ancre dans le Japon de 1944, à Tokyo, et suit un jeune homme envoyé sur le front mandchou, entre amour contrarié, effondrement militaire et reconstruction intérieure par l’art.

Le choix de l’Académie française de distinguer un écrivain non francophone de naissance s’inscrit dans une dynamique plus large : celle d’une francophonie qui ne se réduit pas aux anciennes sphères coloniales, ni aux périmètres institutionnels de l’Organisation internationale de la francophonie. Elle devient un espace mouvant, multilingue, où des auteurs comme Akira Mizubayashi, Alain Mabanckou, Scholastique Mukasonga ou encore Alice Kaplan (également primée cette année) redessinent les contours d’une littérature mondiale de langue française.

En consacrant Mizubayashi, l’Académie française reconnaît une œuvre qui, bien qu’exempte de militantisme, interroge profondément l’histoire culturelle de l’Europe et de l’Asie, l’héritage de la guerre, la violence idéologique et le pouvoir réparateur de la langue et de la musique.

Ce prix est aussi un rappel salutaire : la francophonie littéraire n’est pas qu’affaire de quotas, de diversité de façade ou de vitrine éditoriale. Elle suppose une exigence linguistique et une sincérité artistique. Mizubayashi n’a pas emprunté le français pour séduire un lectorat européen ; il l’a choisi comme un pays intérieur, comme l’espace où sa pensée trouve sa pleine forme.

Le journaliste et écrivain Philippe Labro est mort à l’âge de 88 ans

La radio RTL annonce, mercredi 4 juin, le décès de celui qui a été l’un de ses dirigeants historiques. Né le 27 août 1936 à Montauban, l’écrivain Philippe Labro meurt à l’âge de 88 ans d’un cancer selon Paris Match.( Avec : AFP).

Fils d’un conseiller juridique, Philippe Labro est le troisième de quatre enfants. Après son bac, il part à l’âge de 18 ans aux États-Unis, où il intègre une université en Virginie. Il en gardera une passion pour ce pays, qui nourrira ses écrits et ses films.

De retour en France, il commence sa carrière comme reporter à Europe 1 (1957), grand reporter à Marie-France (1958-59), puis à France-Soir à partir de 1959. Il est parallèlement collaborateur du magazine télévisé « Cinq colonnes à la Une » (1960-64).

Producteur pour la deuxième chaîne (1964-68), puis journaliste indépendant de 1968 à 1976, il entre alors à RTL, où il devient rédacteur en chef et présentateur du journal de 13 heures. Il est également présentateur du journal de la mi-journée d’Antenne 2 en 1981-82. Il devient ensuite patron de radio. En 1985, il est nommé directeur général des programmes de RTL, puis vice-président en 1992, vice-président directeur général d’Ediradio-RTL en 1996 et vice-président du conseil d’administration en 2000.

Il traverse une dépression au tournant des années 2000, qu’il racontera dans son livre « Tomber sept fois, se relever huit » (2003).

Un homme audacieux

Après quinze ans à la tête de RTL, il quitte la station et présente sur France 3 « Ombre et lumière » et « Légende », deux émissions de portraits de personnalités. Il lance ensuite en 2005, avec Vincent Bolloré, la chaîne Direct 8, devenue C8. Il y a présenté jusqu’à la fin de l’antenne en mars 2025 « L’Essentiel », une émission culturelle.

Parallèlement à son travail de journaliste, Philippe Labro a mené une carrière prolifique d’écrivain. Il est l’auteur d’une vingtaine de livres. Après « Un Américain peu tranquille » (1959) et « Des Feux mal éteints » (1967), un roman autobiographique remarqué sur la guerre d’Algérie, il publie « L’Étudiant étranger » qui remporte un grand succès commercial et obtient le prix Interallié 1986. Il y raconte le choc de sa découverte de l’Amérique, mêlant fiction et souvenirs.

La réussite se répètera notamment avec « Quinze ans » (1992), récit d’un garçon qui grandit dans le Paris des années 1950, puis avec « Un début à Paris » (1994) qui raconte son apprentissage de journaliste. Suivront « La Traversée » (1996), « Manuella » (1999) ou encore « Franz et Clara » (2006) et « 7.500 signes » (2010).

« C’est parce que le strict exercice du journalisme ne me suffisait pas que, très tôt, je me suis aventuré sur le chemin du roman », dit-il dans « 7.500 signes », qui rassemble des articles qu’il a écrits. Il a exploré aussi d’autres formes de récit. À la fin des années 1960, il se lance dans le cinéma et réalise sept longs-métrages, inspirés par le polar à l’américaine. Parmi eux, « Tout peut arriver » (1969), « Sans mobile apparent » (1971), « L’Héritier » (1972), « La Crime » (1983) ou « Rive droite, rive gauche » (1984).

Marié à la journaliste Françoise Labro et père de quatre enfants, il a aussi été parolier de chansons, notamment pour Johnny Hallyday (« Oh ! Ma jolie Sarah », « Mon Amérique à moi »), à qui il avait rendu un vibrant hommage lors de ses obsèques.

Une émotion particulière pour RTL

« C’est une immense figure de RTL qui disparaît et notre maison, ce matin, est traversée par une très grande émotion », a déclaré à l’antenne Hervé Beroud, directeur de l’information du groupe M6-RTL.

« Philippe Labro a été pendant quinze ans consécutifs le patron de RTL aux côtés de Jacques Rigaud. Il en a été le directeur des programmes – c’était un homme de programmes, de contenus avant tout – et il en a été aussi le vice-président aux côtés de Jacques Rigaud », a-t-il précisé, saluant les « grandes années » de RTL entre 1985 et 2000, pendant lesquelles cet homme de médias a « porté » la radio.

Islamo-fascisme : « LFI » rejette une résolution pour la libération de Boualem Sansal, pendant que l’Algérie lance deux mandats d’arrêt contre Kamel Daoud

L’Assemblée nationale a adopté, ce mardi 6 mai, une résolution européenne appelant à la libération immédiate de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie depuis novembre 2024. Si le texte, symbolique et sans portée contraignante, a été voté par une large majorité (307 voix pour, 28 contre, 4 abstentions), les députés du parti d’extrême-gauche islamo-compatible « La France insoumise » (LFI) ont unanimement voté contre, suscitant une vive et juste indignation.

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Littérature : L’auteure de best-sellers, Alexandra Fröhlich, retrouvée assassinée dans sa péniche, à Hambourg

Un drame secoue le monde littéraire allemand. L’autrice à succès Alexandra Fröhlich a été retrouvée morte ce jeudi 24 avril à son domicile flottant, une péniche amarrée le long de l’Elbe à Hambourg. La police allemande a ouvert une enquête pour homicide.

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Littérature : Mario Vargas Llosa, dernier géant de la littérature latino-américaine, est décédé à l’âge de 90 ans

Il faisait partie des plus grands génies littéraires, non seulement latino-américains – dont il était le dernier encore en vie-, mais également mondiaux : le péruvien Mario Vargas Llosa s’est éteint à l’âge respectable de 90 ans.

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Dictature gauchiste : Les « Presses universitaires de France » suspendent la parution d’un ouvrage anti-woke… au nom de la lutte contre la censure…

Les « Presses universitaires de France » (PUF) ont annoncé la suspension de la publication du livre « Face à l’obscurantisme woke », qui devait sortir le 9 avril. Cet ouvrage collectif, dirigé par Emmanuelle Hénin, Xavier-Laurent Salvador et Pierre Vermeren, entendait dénoncer l’influence croissante des théories décoloniales, du genre et de la race dans le monde académique, y compris dans les sciences dures et le droit.

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Détention de Boualem Sansal : l’écrivain franco-algérien en grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention

Incarcéré en Algérie depuis mi-novembre 2024, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a entamé une grève de la faim lundi dernier. Selon son avocat, il proteste contre les pressions exercées sur lui et la dégradation de ses conditions de détention. Son état de santé, déjà fragile, suscite de vives inquiétudes.

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