Alors que le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël entame son deuxième jour, les tensions restent palpables au Moyen-Orient. Frappes aériennes, pendaisons, révélations diplomatiques et luttes de pouvoir internes secouent la région. Le président américain Donald Trump affirme que le programme nucléaire iranien a été durablement affaibli et annonce des discussions imminentes avec Téhéran. Pendant ce temps, l’Iran exécute trois espions présumés au service d’Israël et prépare des funérailles nationales pour ses élites militaires et scientifiques. En coulisse, un plan secret se tramerait à Téhéran pour écarter le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.
Le programme nucléaire iranien « retardé de plusieurs décennies », selon Trump
Lors d’une conférence de presse à La Haye, où se tient le sommet de l’OTAN, Donald Trump a revendiqué un succès stratégique majeur :
« Les frappes américaines ont totalement détruit les trois principaux sites nucléaires iraniens. Le programme a été retardé de plusieurs décennies. L’Iran ne fabriquera pas de bombe avant longtemps. »
Israël, bien que plus prudent, se félicite également :
« C’est une victoire historique », a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, affirmant que les frappes avaient « anéanti » le projet nucléaire iranien. Il a répété : « L’Iran n’aura jamais l’arme atomique. »
Le porte-parole de l’armée israélienne, le général Effie Defrin, a néanmoins rappelé que « l’heure est encore à l’évaluation » :
« Nous avons porté un coup dur, mais il est encore tôt pour mesurer l’ampleur réelle des dégâts. »
Téhéran reconnaît les dégâts mais maintient son cap
De son côté, le ministère iranien des Affaires étrangères a reconnu que ses installations nucléaires avaient été « considérablement endommagées », tout en réaffirmant son droit légitime à poursuivre un programme nucléaire à usage civil.
Dans un double discours, Téhéran a également crié « victoire » sur la scène intérieure et a exprimé son ouverture à de futures négociations.
« L’Iran est prêt à dialoguer avec Washington », a déclaré un porte-parole du ministère.
Trump annonce une rencontre avec l’Iran
Sur le plan diplomatique, le président américain a annoncé une potentielle avancée :
« Nous allons discuter avec eux la semaine prochaine. Peut-être signerons-nous un accord, je ne sais pas. »
L’annonce intervient dans un contexte où Washington souhaite rétablir une forme de stabilité régionale après douze jours de guerre intense.
Pendaison de trois espions israéliens présumés
En parallèle, Téhéran a envoyé un signal fort : trois hommes accusés d’espionnage pour le compte d’Israël ont été pendus mercredi à Ourmia, près de la frontière turque. Le pouvoir judiciaire les identifie comme Idris Ali, Azad Shojai et Rasoul Ahmad.
« Ils avaient tenté d’introduire de l’équipement pour commettre des assassinats sur le sol iranien », indique un communiqué officiel.
Ces pendaisons s’inscrivent dans une série d’exécutions expéditives. Depuis le début du cessez-le-feu, l’Iran a accéléré les procès liés à la sécurité nationale. Le chef du pouvoir judiciaire, Gholamhossein Mohseni Ejeï, avait promis dimanche :
« Les affaires de trahison, d’espionnage ou de soutien au régime sioniste seront jugées rapidement. »
Un plan secret pour remplacer l’ayatollah Khamenei ?
Selon des sources diplomatiques et militaires, la mort du général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, aurait fragilisé le cercle rapproché du guide suprême Ali Khamenei. Plusieurs analystes évoquent un plan clandestin au sein même du pouvoir iranien visant à pousser l’ayatollah vers la sortie, dans un contexte de divisions internes aggravées par les pertes militaires et scientifiques.
Deuil national en Iran : funérailles pour les élites tuées
L’agence iranienne IRNA a annoncé pour samedi une journée de deuil national. Une cérémonie sera organisée à Téhéran en l’honneur des hauts responsables militaires et scientifiques tués dans les frappes israéliennes. Parmi eux, le général Hossein Salami, figure-clé du régime.
Le ministère de la Santé iranien fait état de 610 morts civils et plus de 4 700 blessés. En Israël, les tirs de représailles iraniens ont causé 28 décès, selon les autorités.
Plus d’un millier de Français rapatriés d’Iran et d’Israël
La France continue de rapatrier ses ressortissants depuis les deux pays en guerre. Le ministre du Commerce extérieur, Laurent Saint-Martin, a déclaré sur TF1 :
« Nous avons dépassé le cap des 1 000 rapatriements. »
Des vols militaires et civils continuent d’affluer depuis Amman, Tel-Aviv et Chypre. Cependant, la situation des Français emprisonnés, dont Cécile Kohler et Jacques Paris détenus à Evin, reste inchangée. Paris en réclame toujours la libération.
Un calme précaire et un avenir incertain
Malgré le cessez-le-feu en cours, les actes de vengeance, les pendaisons, les discours contradictoires et les tensions internes en Iran laissent penser que la crise est loin d’être terminée. L’annonce d’un dialogue à venir entre les États-Unis et l’Iran ouvre une porte, mais sur fond de défiance, de deuil et de bouleversements politiques.