Une large campagne de communication de l’ONG environnementale a poussé les autorités indonésiennes à réexaminer et à suspendre certains projets miniers dans l’archipel de Raja Ampat. Près de 500 hectares de forêt et de végétation auraient déjà été détruits par l’exploitation du nickel sur les îles de Gag, Kawe et Manuran, selon Greenpeace Indonésie.
Le gouvernement indonésien envisage des poursuites judiciaires contre des entreprises minières exploitant du nickel dans un archipel de l’est du pays, après la polémique soulevée par des vidéos de Greenpeace sur les réseaux sociaux.
Cette semaine, Greenpeace a publié plusieurs vidéos montrant des projets d’extraction de nickel dans la région, dont l’une a atteint environ 13 millions de vues sur Instagram. Le ministère de l’Energie a fait suspendre les activités d’une mine de nickel sur l’une des îles de Raja Ampat, dans l’attente d’une inspection. Le ministre de l’Environnement Hanif Faisol Nurofiq a annoncé qu’il se rendrait sur place et a promis des sanctions contre les entreprises concernées. « Nous engagerons immédiatement des poursuites judiciaires concernant les activités à Raja Ampat, après avoir mené nos recherches », a-t-il déclaré jeudi aux médias locaux.
Selon Greenpeace Indonésie, l’exploitation du nickel sur les îles de Gag, Kawe et Manuran a déjà entraîné la destruction de plus de 500 hectares de forêt et de végétation. Ces îles, classées comme petites îles, devraient être protégées de l’exploitation minière selon la loi indonésienne.
Des graves dégâts
Selon l’ONG, l’exploitation de nickel a conduit à la déforestation de plus de 500 hectares de forets, sur trois îles de l’archipel. « La réponse du gouvernement donne espoir que la sensibilisation aide à protéger Raja Ampat », a réagi Arie Rompas, responsable de la campagne forestière de Greenpeace Indonésie, vendredi 6 juin. Il espère que le public continuera à soutenir la campagne de l’ONG jusqu’à ce que le gouvernement révoque toutes les licences minières et que l’archipel soit « véritablement protégé »
L’inaction du gouvernement mis en cause par des ONG
Les mesures prises par les autorités indonésiennes ne modèrent pas les accusations de certains ONG sur l’inaction de Jakarta. Dans un rapport publié le 5 juin dernier par Climate Rights International, les entreprises qui exploitent la vaste concession minière à 2.400 de Jakarta, provoquent une augmentation de la pollution de l’air et de l’eau et une déforestation de la zone
» Malgré des preuves évidentes que les droits et les moyens de substance des communautés en Indonésie sont menacés sont menacés par l’extraction et le traitement du Nickel, les entreprises opèrent en toute impunité, privilégiant les profits au détriment des populations « , déclaré Krista Shennum, chercheuse pour Climate Rights International. « Le gouvernement indonésien doit écouter les communautés locales et demander des comptes aux pollueurs », a-t-elle ajouté.
La mine de Weda Bay a vu son territoire s’étendre sensiblement, au détriment du peuple premier des Hongana Manyawa( peuple de la forêt), presque totalement isolé du monde. Pas moins de 17% du nickel mondial provenait de cette seule mine en 2023.
L’Indonésie possède les plus grandes réserves mondiales de nickel au monde et est le premier producteur de ce métal utilisé dans les batteries de véhicules électriques et l’acier inoxydable. Les écologistes soulignent que cette exploitation intensive cause des dégâts irréversibles aux terres environnantes.