Ce mercredi 25 juin, le président ukrainien Volodymyr Zelensky entame une journée cruciale sur la scène internationale. Attendu au sommet de l’OTAN à La Haye pour une rencontre bilatérale avec le président américain Donald Trump, il se rendra ensuite à Strasbourg, en Alsace, pour activer la création d’un tribunal spécial chargé de juger l’agression russe contre l’Ukraine. Ce double déplacement illustre l’intensification de l’offensive diplomatique de Kyiv, à la recherche d’un soutien renforcé et de justice.
Rencontre Trump-Zelensky : un échange attendu à La Haye
Une source proche de la présidence ukrainienne a confirmé à l’AFP la tenue d’une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump en marge du sommet de l’OTAN. Elle aura lieu aux alentours de 14h30 (heure belge) ce mercredi. Les deux chefs d’État devraient faire de courtes déclarations avant leur entretien, qui portera essentiellement sur la poursuite du soutien militaire américain, les perspectives de paix et la stratégie de défense commune face à la Russie.
Donald Trump avait déclaré dans l’avion le menant aux Pays-Bas qu’il rencontrerait « probablement » Zelensky. Cette confirmation donne un poids symbolique fort à l’événement, dans un contexte où le soutien américain à l’Ukraine est à nouveau scruté, notamment depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche en janvier dernier.
Strasbourg : un tournant judiciaire contre l’impunité russe
Après cette étape diplomatique majeure, Volodymyr Zelensky est attendu à Strasbourg, au Conseil de l’Europe, pour activer officiellement la création d’un tribunal international spécial chargé de juger le “crime d’agression” commis par la Russie depuis février 2022. Une compétence que la Cour pénale internationale (CPI) ne peut pas exercer dans ce cas précis.
D’après Le Dauphiné Libéré, le président ukrainien est attendu à 15h pour signer la création de ce tribunal, qui visera spécifiquement les dirigeants politiques et militaires russes ayant pris part à l’agression. Ce tribunal, bien qu’abrité institutionnellement à Strasbourg sous l’égide du Conseil de l’Europe, aura ses bureaux opérationnels à La Haye, ville qui accueille déjà de nombreuses instances internationales, dont la CPI.
Une justice ciblée mais limitée par le droit international
Ce tribunal ne pourra toutefois pas poursuivre immédiatement le président russe Vladimir Poutine, son Premier ministre ou son ministre des Affaires étrangères, en raison des protections liées à leur statut en fonction. Mais il établira une base juridique claire pour de futures poursuites, une fois ces protections levées.
Alain Berset, secrétaire général du Conseil de l’Europe, a affirmé dans un communiqué :
« L’agression ne doit pas rester impunie. Ce tribunal spécial vise à garantir la responsabilité, et à faire en sorte que celles et ceux qui portent la plus grande part de responsabilité répondent de leurs actes. »
Plus de 34 000 demandes d’indemnisation enregistrées
En parallèle à ce projet de tribunal, le Conseil de l’Europe a aussi mis en place un registre des dommages causés par la guerre. Cet outil vise à recueillir les plaintes et demandes d’indemnisation de victimes ukrainiennes.
À ce jour, plus de 34 000 demandes ont été enregistrées, preuve tangible de l’ampleur des souffrances infligées par le conflit.
Zelensky s’adressera à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe
Toujours à Strasbourg, Volodymyr Zelensky prononcera un discours devant l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, composée d’élus des 46 États membres de l’organisation. Il répondra également aux questions des parlementaires, consolidant encore le soutien politique européen à l’Ukraine.
Il est utile de rappeler que l’Ukraine est membre du Conseil de l’Europe, tandis que la Russie en a été exclue en mars 2022, peu après le début de la guerre, pour violation grave des droits de l’homme et des principes fondamentaux de l’organisation.
Un double message de Kyiv : diplomatie et justice
La journée du 25 juin s’inscrit dans une stratégie claire de Volodymyr Zelensky : conjuguer pression diplomatique et action juridique. À La Haye, il vise à renforcer la coordination militaire avec les alliés de l’OTAN, en particulier les États-Unis. À Strasbourg, il acte une nouvelle phase dans la lutte contre l’impunité russe.
Alors que la guerre se prolonge, l’Ukraine entend prouver que le droit international reste un outil puissant contre l’agression, et que la justice peut encore l’emporter, même au cœur des conflits les plus brutaux.