Le conseil de l’Europe a implicitement condamné le Maroc pour les violations répétées des droits Humains des migrants aux portes de l’Europe et exige de l’Espagne de suspendre sa coopération avec Rabat en matière de contrôle des frontière
Après la condamnation internationale contre le Maroc et l’Espagne c’est au tour de l’Europe de dresser un diagnostic particulièrement sévère sur le drame de Melilla durant lequel au moins 23 migrants sont morts, plusieurs centaines ont été blessés et certains sont considérés comme disparus, en exigeant des changements radicaux dans la gestion de l’immigration, en particulier dans cette ville autonome et à Ceuta.
Selon l’agence de presse espagnole EFE, dans un rapport publié ce mercredi 10 mai sur sa visite en Espagne en novembre, qui comprenait notamment une visite à Melilia, la Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, a porté un diagnostic particulièrement sévère sur les événements et a appelé à des changements radicaux dans la gestion de l’immigration, en particulier à Melilia et Sebta.
La commissaire a ainsi demandé ouvertement au gouvernement espagnol d’ordonner aux forces de l’ordre d’agir conformément aux normes internationales en matière de droits de l’Homme lors de la détention de migrants aux frontières de Sebta et de Melilia, ce qui inclut « une interdiction explicite » des expulsions immédiates.
Elle a également insisté sur le fait que l’Espagne a « l’obligation absolue » de veiller à ce que toute personne ayant été sous sa juridiction, ne soit pas maltraitée, torturée ou mise en danger de mort une fois expulsée.
Se référant à de nombreuses reprises aux événements du 24 juin, au cours desquels au moins 23 migrants sont morts, plusieurs centaines ont été blessés et certains sont portés disparus, la commissaire a assuré qu’il existe des « rapports cohérents » prouvant que le Maroc a fait usage de violence à leur encontre, qu’ils ont été soumis à de mauvais traitements, précisant que « les autorités espagnoles le savent ou devraient le savoir ». La commissaire a également fait référence à l’épisode de l’entrée massive, depuis le Maroc, de plus de 8 000 personnes à Sebta, du 17 au 19 mai 2021, entrée suite à laquelle 6 000 migrants ont immédiatement été expulsés.
Joseph Kouamé