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Un indigène Guarani Kaiowá tué lors d’une attaque armée dans le Mato Grosso do Sul, Brésil

Un homme de 36 ans, membre du peuple autochtone Guarani Kaiowá, a été assassiné dimanche lors d’une attaque armée dans une réserve indigène du Mato Grosso do Sul. L’événement met en lumière la persistance des conflits fonciers au Brésil et le rôle crucial des peuples indigènes dans la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, alors que le pays accueille la COP30.

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Un groupe d’une vingtaine d’hommes lourdement armés a attaqué dimanche une réserve indigène, tuant un Guarani Kaiowá de 36 ans et blessant quatre autres membres de la communauté.

La ministre brésilienne des Peuples indigènes, Sonia Guajajara, a déclaré que l’homme est mort « en défendant son territoire ». L’attaque survient alors que la COP30 se tient à Belém, où les questions de protection des peuples autochtones et des forêts brésiliennes sont au cœur des débats sur le climat.

La région est régulièrement le théâtre de conflits fonciers opposant les populations indigènes à des exploitants agricoles, trafiquants de bois ou orpailleurs illégaux. Le Conseil indigéniste missionnaire (CIMI) précise que la victime a été tuée d’une balle dans la tête et rappelle qu’un groupe de travail a été créé le 3 novembre pour la médiation des conflits fonciers dans l’État.

Les réserves indigènes brésiliennes constituent un rempart contre la déforestation et jouent un rôle clé dans l’absorption du carbone. Selon le CIMI, 211 indigènes ont été assassinés en 2024, la majorité dans le cadre de conflits fonciers, soulignant la persistance de violences ciblées contre les défenseurs du territoire et de l’environnement.

Mme Guajajara a dénoncé ce meurtre comme un rappel que « la persécution des défenseurs du climat ne connaît pas de trêve », alors que la communauté internationale se mobilise sur les enjeux environnementaux au Brésil.

Celine Dou

Une influenceuse brésilienne accusée d’avoir fait appel à un gang pour torturer ses cambrioleurs : la vengeance n’est pas la justice

Une affaire hors du commun secoue Porto Velho, dans le nord du Brésil. Izabela Paiva, influenceuse de 26 ans suivie par près de 50 000 personnes sur Instagram, a été arrêtée le 15 octobre 2025 pour avoir sollicité le gang criminel Comando Vermelho afin de retrouver et torturer deux hommes accusés d’avoir cambriolé son domicile.

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Selon les autorités brésiliennes, Paiva, au lieu de signaler le cambriolage à la police, a choisi la voie de la vengeance. Elle aurait contacté des membres du Comando Vermelho, l’un des groupes criminels les plus puissants et violents du pays, pour que ceux-ci infligent des sévices aux suspects et récupèrent ses biens. Les enquêteurs soulignent que l’influenceuse était pleinement consciente de la gravité de ses actes et a délibérément agi en dehors du cadre légal.

Le Comando Vermelho, ou « Commando Rouge », est tristement célèbre pour son implication dans le trafic de drogue, le racket et les enlèvements. La collaboration avec un tel gang expose non seulement les victimes à des violences graves mais met également en danger ceux qui sollicitent leurs services.

Au-delà du caractère sensationnel de cette affaire, elle soulève une question plus profonde sur la perception sociale de la vengeance. Dans de nombreux films et séries populaires, la vengeance est présentée comme un acte héroïque ou légitime, générant de fortes émotions chez le public et d’importants revenus pour l’industrie culturelle. Cette fascination reflète un paradoxe : le désir de justice personnelle est souvent valorisé à l’écran, alors que dans la vie réelle, il constitue un délit grave, avec des conséquences judiciaires et humaines tangibles.

L’affaire Izabela Paiva rappelle que confier à autrui le soin de se faire justice soi-même est loin d’être anodin. Les systèmes judiciaires existent pour encadrer la sanction des délits, protéger les victimes et prévenir l’escalade de la violence. Agir par vengeance expose chacun à des sanctions pénales et alimente un cycle de violence qui fragilise la société dans son ensemble.

Cette affaire illustre aussi le rôle ambigu des réseaux sociaux et de la notoriété en ligne : la célébrité virtuelle ne dispense pas des responsabilités légales et morales, et l’attrait pour le « sensationnel » peut encourager des comportements dangereux.

Celine Dou