Archives du mot-clé #DroitsDesEnfants

Poupées sexuelles à apparence enfantine : un scandale révélateur des failles des plateformes de vente en ligne

La révélation que des plateformes de commerce en ligne telles que SHEIN et AliExpress ont proposé à la vente des poupées sexuelles d’apparence enfantine met en lumière un problème majeur de contrôle et de régulation du commerce numérique international. L’affaire, révélée début novembre 2025 par la DGCCRF, ne se limite pas à un simple incident isolé : elle expose les fragilités structurelles des marketplaces, la responsabilité juridique des plateformes et les enjeux cruciaux de protection des mineurs dans l’économie numérique globale.

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Journée de l’enfant africain : de Soweto 1976 à aujourd’hui, une mémoire vive et des défis toujours brûlants

Le 16 juin 1976 à Soweto, des enfants tombaient sous les balles pour avoir réclamé leur droit à apprendre dans leur langue. Presque un demi-siècle plus tard, la Journée de l’enfant africain reste un miroir cru des défis éducatifs que le continent peine encore à relever. Entre conflits, pauvreté, choix politiques contestables et débats toujours vifs sur la langue d’enseignement, l’éducation africaine demeure un combat inachevé mais vital pour l’avenir du continent.

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Maroc : Rabat appelle à une mobilisation mondiale contre le travail des enfants

Le Maroc hausse le ton face à une réalité encore trop tolérée dans de nombreuses régions du monde : le travail des enfants. À l’occasion de la Journée mondiale contre le travail des enfants (12 juin), Rabat a appelé la communauté internationale à des actions « concrètes, extensibles et coordonnées » pour éradiquer ce fléau. Au-delà des discours, le royaume ambitionne de se poser en acteur moteur dans ce combat global, en mettant en avant ses propres avancées et en incitant à une responsabilisation collective.

Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale du travail (OIT), plus de 160 millions d’enfants à travers le monde sont contraints de travailler, dont près de la moitié dans des conditions dangereuses. Et les progrès observés ces deux dernières décennies stagnent, voire régressent, sous l’effet conjugué des crises économiques, climatiques, géopolitiques et des conflits armés.

Dans ce contexte, la voix du Maroc, pays du Sud ayant connu ses propres batailles sociales, vient rappeler que la lutte contre le travail infantile ne saurait être un luxe réservé aux pays industrialisés. Elle concerne autant les dynamiques nationales que les chaînes de valeur mondialisées qui exploitent des enfants pour produire à moindre coût.

Sur le plan national, le Maroc a réduit de manière significative le travail des enfants ces dernières années. Le Haut-Commissariat au Plan estimait à 113 000 le nombre d’enfants travailleurs en 2021, soit moins de 2 % de l’ensemble des enfants âgés de 7 à 17 ans. Une baisse notable par rapport aux décennies précédentes, fruit d’une série de mesures législatives et éducatives, notamment l’instauration de l’obligation scolaire jusqu’à 15 ans et des programmes de lutte contre la pauvreté des familles.

Mais ces chiffres cachent des poches de vulnérabilité persistantes, notamment en milieu rural, dans les secteurs agricoles ou domestiques, où le travail des filles demeure sous-déclaré. Rabat en est conscient, et c’est précisément cette lucidité qui donne du poids à son appel à l’échelle internationale.

Lors de son intervention officielle, la délégation marocaine a exhorté les États, les institutions multilatérales et les entreprises transnationales à s’engager dans une action globale structurée, comprenant :

Des normes contraignantes pour interdire l’exploitation infantile dans les chaînes d’approvisionnement ;
Des programmes massifs d’éducation et de soutien aux familles vulnérables ;
Une coopération judiciaire et économique renforcée pour sanctionner les circuits de travail illégal ;
Et une mobilisation accrue des financements internationaux, notamment via les institutions de Bretton Woods et les fonds climat, les enfants étant souvent victimes collatérales des bouleversements environnementaux.

Cette posture s’inscrit dans une évolution notable de la diplomatie marocaine, qui cherche à conjuguer développement économique, stabilité politique et engagement en faveur des droits humains. Si Rabat s’est parfois montré réservé sur certaines questions sociétales, son plaidoyer contre le travail infantile s’ancre dans une vision plus large : celle d’un multilatéralisme rénové, où les pays du Sud ne sont plus de simples récepteurs de normes occidentales, mais des protagonistes actifs d’un nouvel ordre international plus juste.

En creux, le discours marocain rappelle également la responsabilité des États du Nord : non seulement dans la persistance de la pauvreté globale, mais aussi dans le maintien d’un système économique qui ferme les yeux sur les conditions de production des biens de consommation. Derrière chaque vêtement, chaque téléphone, chaque denrée importée, une question subsiste : quel enfant y a-t-il sacrifié son enfance ?

Le Maroc, tout en reconnaissant ses propres avancées, appelle à une action collective, coordonnée et ambitieuse contre le travail des enfants à l’échelle mondiale. Son message dépasse le cadre moral pour s’ancrer dans une exigence politique : faire de la fin du travail infantile un impératif global, dans lequel chaque acteur État, entreprise, citoyen a un rôle à jouer.

Adoptions internationales : la Suède envisage une interdiction totale après des révélations sur des trafics d’enfants

La Suède pourrait tourner une page majeure de son histoire sociale. Une commission gouvernementale vient de recommander l’arrêt total des adoptions internationales vers le pays. Une mesure radicale, mais motivée par la gravité des faits révélés : durant plusieurs décennies, des enfants ont été adoptés en dehors de tout cadre éthique, voire légal.

Le rapport, commandé par le gouvernement suédois, dresse un constat accablant. Depuis les années 1970, des centaines d’enfants originaires de divers pays Sri Lanka, Colombie, Pologne, Chine notamment ont été transférés vers la Suède dans des conditions opaques, souvent inacceptables. Certains ont été déclarés morts à tort. D’autres ont été confiés à l’adoption sans que leurs parents biologiques aient donné un consentement libre et éclairé. Dans d’autres cas encore, une personne non habilitée a pris cette décision à la place des parents.

« Des lacunes importantes et systémiques » : c’est ainsi qu’Anna Singer, rapporteure spéciale de la commission, qualifie la gestion des adoptions en Suède. Le rapport pointe de nombreuses anomalies dans les documents d’origine des enfants : erreurs de date de naissance, identités parentales falsifiées, circonstances de l’abandon maquillées.

Au-delà des fautes documentaires, ce sont des cas avérés de trafic d’enfants qui sont mis au jour, sur l’ensemble des décennies couvertes par l’enquête. La majorité de ces cas concerne des adoptions privées un mode opératoire qui a longtemps échappé au contrôle des autorités, favorisant les dérives.

L’implication indirecte, mais indéniable, des autorités suédoises ajoute à la gravité du constat. Car l’enquête révèle que le gouvernement était informé de ces irrégularités « très tôt ». Pourtant, la priorité donnée à la facilitation des adoptions, combinée à la délégation de cette mission à des agences privées, a favorisé une forme de complaisance. Ces organisations, rémunérées en fonction du nombre d’enfants adoptés, avaient tout intérêt à maximiser les flux.

Aujourd’hui, quelque 60 000 personnes adoptées à l’international vivent en Suède. Beaucoup découvrent avec stupeur que leur histoire personnelle est peut-être marquée par des abus. Pour elles, ce rapport constitue à la fois une révélation douloureuse et une possible porte ouverte à la reconnaissance, voire à la réparation.

Si la proposition d’interdiction totale est adoptée, la Suède deviendrait l’un des premiers pays d’Europe occidentale à mettre un terme complet aux adoptions internationales. Une rupture radicale, certes, mais qui interroge l’ensemble de la communauté internationale : comment garantir l’éthique dans les adoptions transfrontalières ? Peut-on continuer à confier des enfants vulnérables à des circuits marqués par l’opacité, les conflits d’intérêts, voire la corruption ?

Cette affaire suédoise dépasse largement les frontières du royaume scandinave. Elle met en lumière un déséquilibre structurel dans le système mondial des adoptions, souvent façonné par des logiques inégalitaires entre pays du Nord et pays du Sud, entre États riches en demande d’enfants et États pauvres où la misère familiale sert parfois de moteur à l’« offre ».

La question posée est donc double : comment réparer les injustices du passé, et surtout, comment prévenir celles de demain ?

Le débat qui s’ouvre en Suède aura, à n’en pas douter, une portée internationale. Il interpelle les autres pays pratiquant l’adoption internationale, les obligeant à réexaminer leurs pratiques à la lumière de ces révélations. À l’heure où les droits des enfants et la souveraineté familiale sont de plus en plus invoqués sur la scène mondiale, l’exemple suédois pourrait bien inaugurer un tournant majeur.

Marseille (France) : Une adolescente contrainte d’effectuer des fellations dans un squat – un appel à la responsabilité collective

Le 2 juin 2025, une adolescente de 16 ans a été contrainte, sous la menace d’un couteau, d’effectuer des fellations à plusieurs majeurs dans un squat situé à la cité Saint-Barthélemy, dans le 14ᵉ arrondissement de Marseille. Cette agression, révélée par la presse locale, relève à la fois du viol et du viol en réunion sur mineure : un crime organisé qui frappe au cœur de notre conscience sociale et interpelle la faiblesse des dispositifs de protection de l’enfance.

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