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Phytoplancton : les véritables poumons de la planète, quand les micro-organismes marins surpassent les forêts dans la production d’oxygène

Invisible à l’œil nu, le phytoplancton océanique est pourtant un acteur majeur de la vie sur Terre. Selon les dernières recherches, ces micro-organismes marins produisent une part majoritaire de l’oxygène atmosphérique, dépassant de loin la contribution des forêts terrestres. Alors que la planète concentre son attention sur la déforestation et la préservation des arbres, un acteur essentiel du climat et de notre survie reste largement méconnu.

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Dans l’imaginaire collectif, les forêts tropicales sont les poumons de la planète. Mais cette métaphore, séduisante, occulte une réalité scientifique plus complexe : les océans respirent pour nous tous. Chaque jour, des milliards de micro-organismes flottent à la surface des mers, captant la lumière et transformant le dioxyde de carbone en oxygène, dans un ballet invisible mais vital pour toute vie terrestre. Loin des projecteurs médiatiques, le phytoplancton assume ainsi une responsabilité écologique bien plus importante qu’on ne le soupçonne.

Une production d’oxygène majeure, souvent ignorée

Le phytoplancton regroupe des micro-algues et certaines bactéries photosynthétiques comme Prochlorococcus, extrêmement abondantes dans les océans. Ces organismes microscopiques sont responsables de 50 à 80 % de l’oxygène produit chaque année sur Terre, selon les estimations scientifiques.

À l’échelle mondiale, cette production dépasse celle des forêts terrestres, car une grande partie de l’oxygène généré par les arbres est réutilisée localement par la respiration et la décomposition. Ainsi, l’idée selon laquelle les forêts seraient les principaux poumons de la planète doit être nuancée, voire corrigée : les océans produisent la majorité de l’oxygène libre que nous respirons.

Les coccolithophores et l’ingénierie biologique des océans

Parmi les acteurs de cette production, certaines micro-algues, comme les coccolithophores, jouent un rôle particulier. Outre leur capacité à générer de l’oxygène, elles participent à la séquestration du carbone via la formation de carbonate de calcium, qui se dépose sur les fonds marins et contribue à long terme au cycle géologique du CO₂.

Leur action illustre à quel point la biosphère océanique est un régulateur essentiel du climat et de la composition atmosphérique, bien plus invisible mais tout aussi indispensable que les forêts tropicales.

Des enjeux environnementaux critiques

La santé du phytoplancton est directement menacée par le changement climatique, l’acidification des océans et la pollution. Une perturbation de ces micro-organismes pourrait provoquer :

  • une réduction significative de l’oxygène disponible dans l’atmosphère,
  • un déséquilibre du cycle du carbone, amplifiant le réchauffement climatique,
  • et des conséquences majeures pour les écosystèmes marins et terrestres.

Ces risques mettent en lumière l’urgence de protéger les océans et leur biodiversité microscopique avec autant d’attention que celle portée à la déforestation.

Un paradoxe médiatique et éducatif

Alors que les campagnes de sensibilisation à l’écologie mettent en avant la préservation des arbres, le rôle fondamental des océans et de leurs micro-organismes reste marginal dans le discours public. Le phytoplancton, pourtant vital, reste largement invisible dans l’éducation, les médias et les politiques environnementales.

Ce constat soulève une question : comment la société peut-elle protéger ce qui n’est pas vu, ce qui n’est pas perçu comme tangible ? L’enjeu dépasse la simple biologie et touche à la manière dont l’humanité évalue ses priorités face à la crise climatique.

Le phytoplancton n’est pas qu’un sujet scientifique abstrait : il est au cœur de notre survie. Ces micro-organismes marins, véritables poumons invisibles de la planète, rappellent que la vie sur Terre est une chaîne délicate et interdépendante, où le rôle de l’océan ne peut plus être ignoré. Pour La Boussole – infos, cette réalité met en lumière un paradoxe inquiétant : nous devons protéger ce que nous ne voyons pas pour garantir ce que nous respirons chaque jour.

Celine Dou, pour la boussole-infos

Climat : pourquoi la Suède, ancien modèle union-européen, voit ses émissions repartir à la hausse

Longtemps citée comme un exemple de transition écologique réussie, la Suède connaît depuis 2023 une inflexion nette de sa trajectoire climatique. Derrière ce retournement se dessine une réalité plus large : la fragilité politique des politiques environnementales dans les démocraties occidentales, y compris là où le consensus semblait solidement établi.

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Pendant plusieurs décennies, la Suède a occupé une place singulière dans le paysage climatique européen. Fiscalité carbone pionnière, mix énergétique largement décarboné, stabilité des orientations publiques : le royaume scandinave s’était imposé comme une référence, souvent invoquée par les institutions de l’Union européenne pour démontrer qu’ambition climatique et performance économique pouvaient coexister.

Or, depuis deux ans, cette trajectoire s’est interrompue. Les émissions nationales repartent à la hausse, certains instruments de politique environnementale sont démantelés et la crédibilité climatique de Stockholm est désormais questionnée par plusieurs organismes internationaux. Ce décrochage, discret mais mesurable, marque une rupture politique plus profonde qu’il n’y paraît.

Une transition historiquement ancrée dans l’État stratège

La réussite climatique suédoise ne relevait ni du hasard ni d’un simple volontarisme moral. Elle reposait sur des choix structurels opérés dès les années 1970, lorsque le pays, confronté aux chocs pétroliers, engage une transformation de long terme de son système énergétique. L’hydroélectricité, le nucléaire civil et les réseaux de chauffage urbain constituent alors les piliers d’un modèle visant à réduire la dépendance aux hydrocarbures importés.

À partir des années 1990, l’introduction d’une taxe carbone renforce cette architecture. Contrairement à d’autres États, la Suède fait le choix d’un outil fiscal lisible, progressif et relativement stable, permettant aux acteurs économiques d’anticiper. Cette continuité politique favorise l’acceptabilité sociale de la transition et explique, en grande partie, la baisse durable des émissions observée sur plusieurs décennies.

2022 : rupture politique et changement de priorités

L’alternance gouvernementale de 2022 marque un point de bascule. La nouvelle coalition au pouvoir, soutenue au Parlement par une droite nationaliste, assume une redéfinition des priorités publiques. La lutte contre l’inflation, la protection du pouvoir d’achat et la compétitivité industrielle prennent le pas sur les objectifs climatiques intermédiaires.

Dans ce cadre, plusieurs dispositifs structurants sont remis en cause : réduction des aides à l’achat de véhicules électriques, affaiblissement de la fiscalité environnementale, baisse de l’obligation d’incorporation de biocarburants dans les carburants. Présentées comme des mesures de “réalisme économique”, ces décisions traduisent en réalité un arbitrage politique explicite : ralentir la transition pour contenir les tensions sociales à court terme.

Les transports, révélateur du décrochage

Le secteur des transports concentre les effets de ce virage. En abaissant les exigences sur les carburants renouvelables, la Suède a mécaniquement favorisé le retour des carburants fossiles traditionnels. Cette évolution a suffi à inverser, en peu de temps, une dynamique climatique jusque-là maîtrisée.

Ce choix est d’autant plus significatif que les transports constituent, dans l’ensemble des États de l’Union européenne, le principal point de fragilité des stratégies de décarbonation. Là où certains gouvernements durcissent leurs normes ou accélèrent l’électrification, Stockholm opte pour une temporisation qui pèse lourdement sur son bilan climatique global.

Un avertissement pour l’Europe

Les signaux envoyés par les institutions internationales sont clairs. Plusieurs évaluations soulignent un affaiblissement de la fiscalité verte et une perte de cohérence des politiques climatiques suédoises. La perspective d’un non-respect des objectifs intermédiaires à l’horizon 2030, autrefois jugée improbable, est désormais évoquée ouvertement.

Certes, la Suède part d’un niveau d’émissions historiquement bas, ce qui rend toute hausse relative plus visible. Mais cet argument statistique ne suffit pas à masquer une réalité politique : la transition écologique, même lorsqu’elle semble consolidée, demeure réversible.

Une transition politiquement vulnérable

Le cas suédois met en lumière une tension centrale des démocraties occidentales. La transition écologique repose sur des politiques de long terme, tandis que les cycles électoraux privilégient des réponses immédiates aux contraintes économiques et sociales. Lorsque le consensus politique se fissure, les instruments climatiques deviennent des variables d’ajustement.

Pour autant, le soutien de la société suédoise à des politiques environnementales ambitieuses n’a pas disparu. Le débat porte moins sur la finalité que sur le rythme et le coût de la transition. Cette dissociation entre adhésion de principe et arbitrages gouvernementaux constitue l’un des enseignements majeurs du moment suédois.

Au-delà de la Suède, une leçon européenne

La Suède n’est pas un cas isolé, mais un révélateur. Son décrochage souligne les limites d’une transition écologique pensée comme acquise une fois les bons indicateurs atteints. Il rappelle que, sans continuité politique et sans instruments robustes, les avancées climatiques peuvent être rapidement remises en cause.

En ce sens, le recul suédois dépasse largement le cadre national. Il interroge la capacité de l’Union européenne et de ses États membres à inscrire durablement la transition écologique dans des choix politiques contraignants, capables de résister aux alternances et aux chocs économiques. Pour un pays longtemps érigé en modèle, la leçon est sévère : en matière climatique, l’exemplarité ne se décrète pas, elle se maintient.

Celine Dou, pour la boussole-infos

COP30 : ce que révèle réellement le sommet sur l’état de la gouvernance climatique mondiale

Plusieurs jours après la clôture de la COP30, l’heure n’est plus aux annonces politiques mais à l’analyse. Le sommet, marqué par l’incapacité des États à s’accorder sur une « feuille de route » claire pour sortir des énergies fossiles, révèle les limites persistantes de la diplomatie climatique. Derrière les communiqués consensuels, un paysage mondial fragmenté se dessine.

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Loin des déclarations d’intention, la COP30 laisse une impression contrastée : d’un côté, la reconnaissance croissante de l’urgence climatique ; de l’autre, l’impossibilité d’organiser un accord ambitieux dans un contexte de rivalités énergétiques et géopolitiques. Que retenir réellement de ce sommet ?

1. Un multilatéralisme climatique arrivé à saturation

La COP30 confirme un phénomène observable depuis plusieurs années : la difficulté des conférences internationales à produire des engagements contraignants.
Les négociations ont buté sur quelques points centraux :

  • la sortie progressive des énergies fossiles,
  • le financement de la transition pour les pays en développement,
  • le rôle des technologies de capture et stockage du carbone, défendues par plusieurs États exportateurs d’hydrocarbures.

Ces tensions traduisent la crise du multilatéralisme climatique : les États n’avancent plus au même rythme, ni avec les mêmes priorités.

2. La fracture entre modèles énergétiques devient décisive

Le sommet a révélé une opposition désormais frontale entre deux blocs énergétiques :

• Bloc 1 : les partisans d’une trajectoire de sortie des énergies fossiles

Porté notamment par la France, plusieurs pays européens, des États latino-américains et des insulaires particulièrement exposés aux risques climatiques.
Leur position : inscrire une date, même indicative, pour planifier la fin du charbon, du pétrole et du gaz.

• Bloc 2 : les États misant sur la prolongation des hydrocarbures

Ce groupe, mené par plusieurs grands producteurs du Moyen-Orient et d’Asie, défend une transition « réaliste », appuyée sur les technologies dites de « neutralisation » du carbone.
Leur logique : préserver leur modèle économique et éviter un choc énergétique mondial.

La COP30 montre ainsi que la transition énergétique n’est pas seulement une question environnementale, mais une bataille de modèles économiques.

3. Un réveil des pays émergents, devenus pivots de la négociation

Les économies émergentes Inde, Brésil, Indonésie, Afrique du Sud ont joué un rôle clé.
Elles ont refusé de signer des engagements jugés trop contraignants sans garanties de financements additionnels pour soutenir leur transition.

La question du financement demeure le principal obstacle :
sans ressources massives, la transition énergétique restera théorique.
La COP30 n’a pas permis de débloquer ce point.

4. Un déplacement du leadership climatique

La COP30 met également en évidence une recomposition du leadership climatique mondial :

  • L’Union européenne cherche toujours à entraîner les autres États, mais peine à convaincre.
  • Les États-Unis d’Amérique, en période de recomposition politique interne, ont limité leurs engagements.
  • Plusieurs pays du Sud global, dont le Brésil ou les Émirats arabes unis, tentent désormais d’imposer leur vision.

Le résultat est un système international sans chef de file incontesté, ce qui complique toute avancée ambitieuse.

5. Une crise de crédibilité des conférences sur le climat

Le décalage entre l’urgence scientifique et les compromis politiques fragilise la crédibilité des COP.
Pour de nombreux observateurs, la COP30 illustre un paradoxe :
jamais les États n’ont autant parlé de climat, et jamais les avancées n’ont été aussi limitées.

Ce déficit de résultats alimente la perception d’un processus essentiellement déclaratif.

Une COP révélatrice plutôt que transformatrice

En définitive, la COP30 n’a pas produit de rupture majeure.
Mais elle révèle plusieurs réalités structurantes :

  • la transition énergétique est désormais un axe central des rivalités de puissance ;
  • le multilatéralisme climatique atteint ses limites ;
  • les blocs énergétiques divergent davantage qu’ils ne convergent ;
  • sans financements crédibles, aucun accord ne peut mobiliser le Sud global.

Pour La Boussole – infos, la leçon principale est claire :
la gouvernance climatique repose moins sur les grandes conférences que sur des coalitions d’États partageant un même modèle énergétique.
L’avenir des politiques climatiques se jouera probablement dans ces alliances flexibles plutôt que dans les textes finaux des COP.

Celine Dou

Un indigène Guarani Kaiowá tué lors d’une attaque armée dans le Mato Grosso do Sul, Brésil

Un homme de 36 ans, membre du peuple autochtone Guarani Kaiowá, a été assassiné dimanche lors d’une attaque armée dans une réserve indigène du Mato Grosso do Sul. L’événement met en lumière la persistance des conflits fonciers au Brésil et le rôle crucial des peuples indigènes dans la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, alors que le pays accueille la COP30.

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Un groupe d’une vingtaine d’hommes lourdement armés a attaqué dimanche une réserve indigène, tuant un Guarani Kaiowá de 36 ans et blessant quatre autres membres de la communauté.

La ministre brésilienne des Peuples indigènes, Sonia Guajajara, a déclaré que l’homme est mort « en défendant son territoire ». L’attaque survient alors que la COP30 se tient à Belém, où les questions de protection des peuples autochtones et des forêts brésiliennes sont au cœur des débats sur le climat.

La région est régulièrement le théâtre de conflits fonciers opposant les populations indigènes à des exploitants agricoles, trafiquants de bois ou orpailleurs illégaux. Le Conseil indigéniste missionnaire (CIMI) précise que la victime a été tuée d’une balle dans la tête et rappelle qu’un groupe de travail a été créé le 3 novembre pour la médiation des conflits fonciers dans l’État.

Les réserves indigènes brésiliennes constituent un rempart contre la déforestation et jouent un rôle clé dans l’absorption du carbone. Selon le CIMI, 211 indigènes ont été assassinés en 2024, la majorité dans le cadre de conflits fonciers, soulignant la persistance de violences ciblées contre les défenseurs du territoire et de l’environnement.

Mme Guajajara a dénoncé ce meurtre comme un rappel que « la persécution des défenseurs du climat ne connaît pas de trêve », alors que la communauté internationale se mobilise sur les enjeux environnementaux au Brésil.

Celine Dou

La COP30 ou la persistance d’un déséquilibre structurel entre discours climatiques mondiaux et réalités foncières des peuples du Sud

La Conférence des Parties sur le climat (COP30), ouverte à Belém, au Brésil, s’annonçait comme celle de la « justice climatique ». En inscrivant au cœur de ses discussions la reconnaissance des terres communautaires et la participation des peuples autochtones, elle entendait conjuguer écologie et équité sociale.
Mais au-delà des déclarations d’intention, cette 30ᵉ édition illustre la difficulté persistante à traduire les principes de justice climatique en mécanismes concrets, équitables et durables.

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Un engagement chiffré, mais symbolique

L’annonce d’un financement de 1,8 milliard de dollars et la promesse de reconnaître 160 millions d’hectares de terres communautaires d’ici 2030 marquent un tournant discursif : la lutte climatique reconnaît désormais explicitement la dimension foncière du problème.
Cependant, l’efficacité de ces mesures dépendra de leur mise en œuvre concrète et systématique sur le terrain.
Dans de nombreux pays, les terres communautaires restent fragiles sur le plan juridique, exposées à la pression croissante des industries extractives et des politiques de développement à court terme qui privilégient souvent l’exploitation des ressources au détriment des communautés locales.
Le risque est de transformer un engagement de protection, qui pourrait offrir des bénéfices significatifs pour la biodiversité et les droits humains, en un simple instrument de communication diplomatique, sans véritable impact sur la réalité vécue par les populations concernées.
Il est donc essentiel que les gouvernements et les organisations internationales s’assurent que ces financements se traduisent par des actions concrètes qui respectent et protègent les droits des communautés autochtones et locales.

Le foncier, pilier négligé de la gouvernance climatique

Le lien entre climat et foncier dépasse le seul enjeu environnemental. Il touche à la souveraineté, à la sécurité alimentaire, et à la stabilité sociale.
Les territoires détenus par les communautés locales sont souvent les mieux préservés, mais aussi les moins reconnus par les cadres institutionnels nationaux et internationaux.
Tant que les politiques climatiques continueront de privilégier les mécanismes financiers crédits carbone, compensations, partenariats publics-privés au détriment de la sécurité foncière, la lutte contre le dérèglement climatique restera déséquilibrée.

Ce déséquilibre n’est pas seulement économique ; il est structurel. Les peuples concernés demeurent acteurs de terrain mais rarement décisionnaires, soumis à des logiques administratives conçues loin de leurs réalités.

Une gouvernance mondiale encore centralisée

La justice climatique suppose une redistribution du pouvoir de décision. Or, la gouvernance actuelle reste dominée par un petit nombre d’États et d’organisations qui fixent l’agenda, orientent les priorités et conditionnent l’accès aux fonds.
Les pays du Sud, souvent les plus exposés aux dérèglements climatiques, disposent de marges de manœuvre limitées.
Cette situation entretient une forme de dépendance institutionnelle, où les politiques climatiques deviennent tributaires d’intérêts extérieurs.

La solidarité climatique, pour être crédible, doit s’appuyer sur une architecture mondiale plus inclusive, fondée sur la reconnaissance des savoirs locaux et la coresponsabilité des décisions.

Entre rhétorique et réalisme

Depuis plusieurs années, la notion de « justice climatique » s’impose dans les forums internationaux.
Mais elle tend parfois à se vider de sa substance, utilisée comme un mot d’ordre consensuel plutôt qu’un levier de transformation.
L’écart entre la parole et l’action demeure considérable :

  • les financements promis tardent à être débloqués ;
  • les engagements pris ne sont pas contraignants ;
  • la gouvernance reste verticale.

À Belém, la COP30 apparaît donc comme une étape charnière : elle révèle l’ambivalence d’un système qui reconnaît la nécessité d’un changement profond, tout en préservant les rapports de pouvoir existants.

Vers un nouvel équilibre ?

La véritable justice climatique ne se mesure pas à la quantité d’argent promis, mais à la qualité de la gouvernance mise en place.
Reconnaître les droits fonciers des communautés locales, c’est accepter que la transition écologique ne soit plus pilotée uniquement par des institutions internationales ou des gouvernements centraux.
C’est aussi admettre que la durabilité repose sur la confiance, la transparence et la participation directe des populations concernées.

Tant que cette approche ne sera pas pleinement intégrée, la justice climatique restera une idée politique, non une réalité vécue.

La COP30 rappelle que la justice climatique est avant tout un défi de gouvernance mondiale.
Les promesses financières et les initiatives foncières ne produiront leurs effets que si elles s’accompagnent d’un rééquilibrage profond des rapports entre Nord et Sud, entre institutions et communautés.
Le climat n’est pas seulement une question de température : il est devenu un symptôme de l’inégalité des pouvoirs.
Y répondre, c’est repenser la manière dont le monde organise ses priorités, ses territoires et sa responsabilité collective.

Celine Dou

IA générative : l’intelligence artificielle a-t-elle un coût climatique trop lourd ?

Entre fascination technologique et dérive énergétique, la promesse de l’IA générative soulève une question dérangeante : à quel prix faisons-nous fonctionner nos machines pensantes ?

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L’intelligence artificielle générative, célébrée comme le symbole du progrès technologique, cache une face moins glorieuse : sa voracité énergétique. Selon une estimation reprise par L’Humanité, l’usage quotidien des outils d’IA générative consommerait autant d’énergie que 1,5 million de foyers.
Une donnée spectaculaire, certes, mais surtout révélatrice d’un paradoxe majeur : la transition numérique mondiale est en train de freiner la transition écologique.

Une explosion énergétique silencieuse

Derrière chaque requête adressée à ChatGPT, Gemini ou Claude, se cache une opération coûteuse en électricité et en eau.
Les immenses data centers nécessaires à l’entraînement et à l’exécution de ces modèles mobilisent des infrastructures énergivores, souvent alimentées par des sources non renouvelables.

Jusqu’ici, c’était l’entraînement des modèles qui concentrait les inquiétudes. Mais aujourd’hui, l’usage quotidien ou “inférence” devient le principal moteur de la consommation.
Des milliards de requêtes sont envoyées chaque jour aux serveurs, multipliant la dépense énergétique dans des proportions que même les concepteurs peinent à mesurer.

Selon des projections citées par Polytechnique Insights, la consommation électrique mondiale de l’IA générative pourrait atteindre 134 TWh par an d’ici 2027, soit l’équivalent de la consommation annuelle d’un pays comme l’Argentine.

Le paradoxe du progrès

Cette consommation démesurée contredit la promesse d’un numérique « vert ». Les géants du secteur vantent des initiatives de compensation carbone ou d’optimisation énergétique, mais la réalité reste opaque : peu d’entre eux publient des chiffres vérifiables.
Dans les faits, plus l’IA se démocratise, plus elle alourdit son empreinte écologique.

Ce paradoxe souligne une tension fondamentale : nous utilisons l’intelligence artificielle pour optimiser le monde, mais nous ne l’optimisons pas elle-même.
Et alors que les grandes puissances se disputent la suprématie technologique, le coût climatique de cette course reste largement absent des débats publics.

L’Afrique à la croisée des tensions numériques

Pour le continent africain, ce défi prend une dimension particulière.
Alors que les data centers se multiplient au Maroc, au Nigeria, au Kenya ou en Afrique du Sud, la question énergétique devient cruciale.
Dans des pays où les réseaux électriques sont déjà sous pression, l’implantation d’infrastructures gourmandes en électricité pose un dilemme : faut-il sacrifier une part de souveraineté énergétique au profit du développement numérique ?

L’Afrique, qui ne contribue qu’à une faible part des émissions mondiales, subit pourtant de plein fouet les effets du dérèglement climatique.
Le risque est donc double : devenir le terrain d’expansion d’une technologie qui aggrave un problème que le continent ne crée pas.

Penser une intelligence durable

La question n’est pas de diaboliser l’IA, mais de redéfinir les conditions de son développement.
Des pistes émergent :

  • IA frugale, privilégiant des architectures légères et moins consommatrices ;
  • Hébergement décentralisé, limitant les transferts massifs de données ;
  • Régulations éthiques imposant transparence énergétique et traçabilité carbone.

Ces solutions, encore marginales, traduisent une prise de conscience : le génie numérique doit apprendre la sobriété.

Car dans un monde où l’énergie devient le nerf de toutes les transitions, le véritable progrès ne se mesurera pas à la puissance de calcul, mais à la capacité d’intelligence écologique.

L’IA générative, miroir de nos ambitions, révèle aussi nos contradictions.
Elle promet un avenir plus efficace, mais exige des ressources que la planète ne peut plus offrir sans coût.
Face à cela, le rôle des médias, des chercheurs et des décideurs est clair : dépasser la fascination pour interroger la finalité.

Et si, au fond, le défi n’était plus de rendre les machines intelligentes…
mais de rendre l’humanité plus lucide ?

Celine Dou

Une faille géante se creuse en Afrique : ce que révèle vraiment la formation d’un futur océan

Un phénomène géologique avéré, mais instrumentalisé par le sensationnalisme médiatique

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Une faille de plusieurs dizaines de kilomètres continue de s’ouvrir dans la région d’Afar, au nord-est de l’Éthiopie. Ce phénomène, observé depuis plus d’une décennie, est confirmé par une étude publiée en décembre 2024 dans la revue Nature Geoscience. Les chercheurs y décrivent une activité mantellique intense, sous la forme de remontées pulsées de magma, qui fragilisent la croûte terrestre.
Selon les mesures GPS et sismiques, les plaques africaine, somalienne et arabique s’écartent à une vitesse moyenne de 2 à 5 centimètres par an, un rythme comparable à celui observé entre l’Afrique et l’Amérique du Sud avant la formation de l’Atlantique.

Ce processus, connu sous le nom de rift est-africain, marque le stade précoce d’une désintégration continentale. À terme, il pourrait donner naissance à un nouvel océan, séparant la Corne de l’Afrique du reste du continent.
Mais contrairement à ce qu’avancent plusieurs titres de presse occidentaux, la transformation complète se compte en millions d’années, non en décennies.

Une déformation lente, mais décisive

Les travaux dirigés par la géophysicienne britannique Emma Watts (Université d’Oxford) confirment que la région d’Afar est soumise à un étirement progressif et à des injections répétées de magma. Ces “pulsations” du manteau profond provoquent des fissures, des séismes localisés et un volcanisme diffus.

« Le processus de rifting est bien en cours, mais il s’agit d’une évolution géologique lente. L’expression “plus vite que prévu” ne veut pas dire “imminente”, elle signifie simplement que nous comprenons mieux les dynamiques internes qui l’accélèrent localement », précise la chercheuse.

À court terme, les risques concernent surtout les populations installées à proximité des zones volcaniques : émissions de gaz, affaissements de terrain et micro-séismes fréquents.
Des programmes de surveillance géophysique sont déjà en place, notamment autour des volcans Dabbahu et Erta Ale, en Éthiopie.

Entre fascination et désinformation

L’annonce d’un “nouvel océan africain” a été largement relayée par des médias généralistes, souvent sans précision scientifique.
La confusion vient d’une traduction hâtive des données géologiques. Parler d’un océan “en formation” est exact au sens géologique, mais erroné dans sa portée temporelle.
L’article d’Ouest-France du 27 décembre 2024 illustre cette dérive : la découverte est authentique, mais la formulation “plus vite que prévu” donne l’impression d’un bouleversement soudain, voire imminent.
Or, les études sismiques situent la transition complète vers une croûte océanique entre 1 et 10 millions d’années, selon l’évolution des flux magmatiques et des contraintes tectoniques.

Cette confusion pose question sur la responsabilité des médias dans la vulgarisation scientifique. En privilégiant l’émotion à la rigueur, une partie de la presse alimente des perceptions fausses du changement naturel, et détourne l’attention des enjeux concrets : la surveillance des zones à risque, la sécurité des habitants et la recherche géothermique durable.

Un enjeu scientifique, humain et environnemental

La région du rift n’est pas un désert scientifique. C’est un territoire habité, traversé par des routes, des villages et des activités minières et géothermiques.
Pour les populations locales, l’enjeu n’est pas l’apparition d’un océan hypothétique, mais la gestion du risque volcanique et sismique.
Selon le Centre de recherche géologique d’Addis-Abeba, plus de 6 000 personnes ont dû être déplacées depuis 2010 à cause d’effondrements ou d’éruptions mineures.
L’autre enjeu, plus stratégique, réside dans l’exploitation énergétique : la chaleur géothermique issue de ce rift constitue un potentiel majeur pour la production d’électricité propre.
Plusieurs consortiums internationaux, dont KenGen (Kenya) et Reykjavik Geothermal (Islande), ont déjà investi dans la région.

Au-delà des aspects scientifiques et économiques, la faille est-africaine interroge notre rapport au temps et à la planète.
Loin d’une catastrophe, elle illustre la dynamique permanente de la Terre : un continent qui se transforme, lentement mais sûrement.

Lecture critique : ce que révèle ce débat

L’épisode médiatique de la “faille africaine” met en lumière un déséquilibre persistant dans la manière dont l’Afrique est racontée.
Souvent décrite sous le prisme du spectaculaire catastrophes, crises, mystères naturels, elle reste rarement présentée comme acteur scientifique de sa propre histoire géologique.
Pourtant, les universités éthiopiennes, kényanes et érythréennes participent activement aux recherches de terrain.
Il serait juste que leurs voix, leurs données et leurs interprétations trouvent la même place dans la narration globale.

La faille d’Afar n’annonce pas la fin d’un continent, mais la continuité de son évolution.
Les faits sont établis : un processus de rifting actif, une croûte qui s’amincit, et une transformation lente qui s’inscrit dans le temps long.
Ce que l’on observe aujourd’hui est moins un événement qu’une leçon : celle de la précision scientifique face au sensationnalisme médiatique.

Informer, c’est choisir de dire le vrai rythme du monde, même lorsqu’il échappe à l’immédiateté.

Celine Dou

Ouragan Mélissa : les Caraïbes face aux vulnérabilités révélées par la catastrophe

L’ouragan Mélissa, qui a traversé les Caraïbes fin octobre 2025, a frappé avec une intensité exceptionnelle la Jamaïque et Cuba, tandis que Haïti subissait les conséquences indirectes de pluies diluviennes et d’inondations. Au-delà du bilan humain et matériel, cet événement expose les fragilités structurelles et sociales de ces États, ainsi que les limites de leur préparation face aux catastrophes naturelles.

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Formé au large des îles du Cap-Vert le 13 octobre, Mélissa a rapidement gagné en intensité pour atteindre la catégorie 5 au moment où il a touché le sud-ouest de la Jamaïque le 28 octobre. Les vents dépassant les 295 km/h ont provoqué des destructions massives, arasant des quartiers entiers et privant la majorité de la population d’électricité. Les routes et infrastructures de communication ont été lourdement endommagées, tandis que le secteur touristique, pilier de l’économie jamaïcaine, se trouve désormais confronté à un choc sans précédent.

En Haïti, où l’œil de l’ouragan n’est pas passé directement, les fortes précipitations ont provoqué des inondations et des glissements de terrain dans les départements du Sud et de l’Ouest. À Petit-Goâve, plusieurs dizaines de maisons ont été détruites et au moins vingt-cinq personnes ont trouvé la mort, dont de nombreux enfants. Ces pertes viennent s’ajouter à une vulnérabilité structurelle déjà chronique : infrastructures fragiles, accès limité aux services essentiels, précarité économique et insécurité alimentaire persistante. Mélissa révèle à nouveau combien les catastrophes naturelles exacerbent les inégalités et fragilisent les populations déjà vulnérables.

Cuba, pour sa part, a anticipé le passage de l’ouragan et procédé à l’évacuation de plus de 735 000 personnes dans la région orientale. Cette préparation a permis de limiter les pertes humaines, mais les dégâts matériels restent importants. Les cultures de banane et de café ont été endommagées, les réseaux électriques et de communication sont perturbés, et les infrastructures rurales sont lourdement affectées. La reprise économique et la remise en état des services publics s’annoncent longues et coûteuses.

Au-delà des conséquences immédiates, Mélissa met en lumière des vulnérabilités structurelles communes aux trois pays : l’insuffisance des infrastructures face à des phénomènes climatiques extrêmes, la dépendance à des économies locales fragiles, la concentration des populations dans des zones exposées et la difficulté à mobiliser rapidement des moyens de secours adéquats. Les enfants et autres groupes vulnérables sont particulièrement affectés, avec des perturbations dans l’accès à l’éducation, à l’eau potable et aux soins.

L’ouragan s’inscrit également dans une dynamique climatique préoccupante. Le réchauffement des eaux de l’Atlantique favorise l’intensification des cyclones tropicaux et augmente la fréquence des phénomènes extrêmes. Pour des pays aux moyens limités, cette intensification climatique transforme chaque tempête majeure en une catastrophe disproportionnée. Mélissa illustre ainsi la convergence entre risques naturels, vulnérabilité sociale et insuffisance structurelle, soulignant la nécessité d’une approche globale pour la gestion des catastrophes.

Enfin, les implications économiques et géopolitiques seront durables. La reconstruction nécessitera des financements importants, souvent dépendants de l’aide internationale et régionale. Les économies touristiques et agricoles seront affectées sur le moyen terme, tandis que la coordination de l’aide humanitaire reste un défi pour Haïti et la Jamaïque. Cet ouragan rappelle que les États les plus exposés, malgré des préparations parfois efficaces, restent profondément vulnérables face à des catastrophes d’ampleur exceptionnelle.

L’ouragan Mélissa n’est pas seulement un événement météorologique. Il constitue un révélateur des fragilités sociales, économiques et institutionnelles des pays touchés et souligne l’urgence de stratégies de prévention, de renforcement des infrastructures et de soutien international face aux conséquences croissantes du changement climatique.

Celine Dou

Corse du Sud (France) : face à la sécheresse, des habitants soumis à des mesures radicales

Le sud de la Corse traverse un épisode de sécheresse exceptionnel. Les réserves d’eau des communes littorales comme Bonifacio, Porto‑Vecchio ou Figari sont à des niveaux historiquement bas, obligeant les autorités à imposer des restrictions strictes sur l’usage domestique et touristique de l’eau.

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Réchauffement climatique et biodiversité : l’Islande découvre ses premiers moustiques

Pour la première fois, des moustiques ont été observés en Islande, un territoire jusque-là exempt de ces insectes. Ce phénomène inédit illustre la rapidité du réchauffement climatique et ses effets inattendus sur la biodiversité des régions jusqu’ici préservées.

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1. Un phénomène inédit

Début octobre 2025, dans la vallée glaciaire de Kjós, à une trentaine de kilomètres au nord de Reykjavik, trois moustiques ont été capturés : deux femelles et un mâle. Ils ont été identifiés comme appartenant à l’espèce Culiseta annulata, connue pour sa capacité à résister à des températures basses. Cette observation, confirmée par l’Institut islandais d’histoire naturelle le 20 octobre 2025, marque un tournant pour un territoire jusque-là considéré comme l’un des rares bastions mondiaux sans moustiques.

Jusqu’à présent, le climat rigoureux et l’absence de zones propices à la reproduction rendaient l’Islande inhospitalière pour ces insectes. L’arrivée de Culiseta annulata est donc un signal fort des transformations environnementales en cours.

2. Réchauffement climatique : moteur du changement

L’Islande se réchauffe à un rythme quatre fois supérieur à la moyenne mondiale, selon les données climatiques récentes. Cette accélération entraîne la fonte des glaciers et l’apparition de nouvelles zones humides qui offrent désormais des habitats favorables à certaines espèces jusque-là absentes.

Les scientifiques soulignent que ce phénomène n’est pas isolé : il s’inscrit dans un contexte global de migration d’espèces vers des latitudes et altitudes plus élevées. L’apparition des moustiques en Islande constitue ainsi un indicateur avancé des impacts du réchauffement climatique.

3. Impact sur la biodiversité et les écosystèmes

Culiseta annulata possède une remarquable capacité d’adaptation : elle peut survivre pendant l’hiver dans des structures telles que les granges et se reproduire dès le retour des températures plus clémentes. Cette faculté pourrait lui permettre de s’établir durablement en Islande.

L’introduction d’une nouvelle espèce peut perturber les chaînes alimentaires locales, affecter la faune indigène et modifier la biodiversité de l’île. Les chercheurs islandais observent déjà les premiers impacts potentiels sur les écosystèmes aquatiques et terrestres.

4. Santé publique et risques potentiels

Pour l’instant, Culiseta annulata n’est pas connue pour transmettre de maladies graves. Néanmoins, l’apparition de moustiques dans une région jusque-là exempte d’insectes piqueurs pose de nouveaux défis pour la santé publique et la gestion environnementale.

L’évolution de la situation nécessitera un suivi attentif, afin d’anticiper l’impact éventuel sur la population humaine et sur les pratiques agricoles locales.

5. Perspective internationale

Ce phénomène islandais s’inscrit dans une tendance observée dans d’autres régions nordiques ou subarctiques, comme l’Alaska ou certaines parties de la Scandinavie, où le réchauffement climatique favorise la migration et l’adaptation d’espèces jusque-là confinées à des climats plus tempérés.

Il illustre également la rapidité avec laquelle les écosystèmes peuvent se transformer et rappelle que les effets du changement climatique ne se limitent pas aux événements extrêmes, mais touchent également la biodiversité et la répartition des espèces.

L’arrivée des moustiques en Islande symbolise la fragilité des derniers bastions naturels face au réchauffement climatique. Ce phénomène inédit incite à observer de près l’évolution de la faune et de la flore dans les régions arctiques, et souligne la nécessité d’anticiper les transformations écologiques à l’échelle globale.

Celine Dou