Archives pour la catégorie justice

France : Exclu de la Légion d’honneur, Nicolas Sarkozy prend acte et compte sur la CEDH – les réactions affluent

Du fait de sa condamnation devenue définitive dans l’affaire des écoutes, l’ex-président français Nicolas Sarkozy a été exclu, dimanche, de la Légion d’honneur. Celui-ci prend acte de cette décision et a rappelé via son avocat que la Cour européenne des droits de l’Homme doit encore se prononcer sur son recours dans l’affaire. Dans le landerneau politique français, les réactions divergent après cette annonce.

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Procès Harvey Weinstein : coupable de viol à Los Angeles, acquitté à New York, un nouveau procès s’ouvre sur fond de controverses judiciaires

L’affaire Harvey Weinstein, emblème planétaire de la chute des puissants prédateurs sexuels, rebondit une fois de plus dans les arcanes judiciaires états-uniennes. L’ancien magnat de Hollywood, aujourd’hui âgé de 72 ans, a vu l’une de ses condamnations annulée à New York, tandis que la peine pour viol prononcée à Los Angeles reste maintenue. Un nouveau procès s’ouvrira à Manhattan, soulignant les ambivalences d’un système judiciaire parfois indulgent envers les puissants.

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Nouvelle-Calédonie: le leader indépendantiste kanak Christian Tein libéré après un an de détention

Christian Tein a quitté, ce jeudi 12 juin dans la soirée, la prison de Mulhouse-Lutterbach. Le leader indépendantiste kanak y était en détention depuis près d’un an dans le cadre de l’enquête sur les émeutes mortelles en Nouvelle-Calédonie au printemps 2024.

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France : le « proxénétisme de cité », entre mutations sociétales et préoccupations sécuritaires

Selon des informations révélées cette semaine par Europe 1, le phénomène désigné sous le nom de « proxénétisme de cité » aurait été multiplié par dix en France au cours de la dernière décennie. Une affirmation qui suscite autant de réactions qu’elle pose de questions : de quoi parle-t-on précisément ? Quelle est la portée réelle du phénomène ? Et surtout, comment analyser cette évolution sans sombrer dans la caricature ou l’instrumentalisation ?

L’expression « proxénétisme de cité » ne correspond à aucune qualification juridique spécifique. Elle désigne de manière informelle une forme de prostitution organisée par de jeunes hommes issus de certains quartiers urbains, souvent en lien avec d’autres formes de délinquance comme le trafic de stupéfiants. Ces réseaux sont décrits comme informels, fragmentés, parfois très jeunes, et ayant recours aux réseaux sociaux pour organiser la mise en relation entre clients et victimes.

L’Office central pour la répression de la traite des êtres humains (OCRTEH) note effectivement une augmentation du nombre de procédures liées au proxénétisme sur les dernières années. Toutefois, les chiffres avancés dans les médias multiplication par dix ne semblent pas étayés par des données officielles publiques, du moins à ce jour. Il s’agirait davantage d’une estimation globale portant sur les nouveaux cas repérés dans certaines zones sensibles, selon les témoignages de policiers ou d’intervenants associatifs.

Ce qui caractérise ces nouvelles pratiques, c’est l’usage massif du numérique. Des plateformes comme Snapchat, Instagram ou des sites d’annonces spécialisées sont utilisées pour recruter des jeunes filles parfois mineures et organiser leur exploitation. Certains proxénètes utilisent des techniques de manipulation affective, connues sous le nom de « loverboys », pour entraîner les victimes dans des relations d’emprise où l’affect se confond avec l’exploitation économique.

Cette évolution s’inscrit dans un mouvement plus large de transformation de la prostitution en France, qui tend à se dématérialiser, à se diffuser sur l’ensemble du territoire, et à toucher des publics de plus en plus jeunes. Des expertises judiciaires signalent également une invisibilisation croissante du phénomène*m, les réseaux se rendant plus discrets, mobiles et adaptatifs, échappant ainsi aux modèles classiques d’enquête.

Les principales victimes de ces réseaux sont des adolescentes en situation de fragilité sociale : déscolarisation, ruptures familiales, isolement psychologique, précarité économique. Certaines sont sous emprise, d’autres contraintes par des menaces, et beaucoup évoluent dans des environnements marqués par l’absence d’adultes protecteurs ou de dispositifs d’écoute efficaces.

La loi française interdit le proxénétisme, même si la prostitution en soi n’est pas un délit. Depuis 2016, l’achat d’actes sexuels est pénalisé, dans une logique de protection des personnes prostituées. Toutefois, les associations dénoncent une insuffisance des moyens de prévention et d’accompagnement, notamment en milieu scolaire, ainsi qu’un manque de coordination entre services sociaux, judiciaires et éducatifs.

L’usage médiatique de la notion de « proxénétisme de cité » n’est pas neutre. Il tend à associer de manière mécanique certaines formes de criminalité à des territoires définis, renforçant les logiques de stigmatisation déjà à l’œuvre dans le débat public sur les quartiers dits sensibles. Or, le proxénétisme ne se limite pas à ces zones : il existe également dans les milieux bourgeois, les réseaux transnationaux ou les cercles festifs, parfois avec un degré d’organisation et de violence bien supérieur.

En ce sens, la focalisation exclusive sur les quartiers populaires risque de masquer la diversité des formes de traite et d’exploitation sexuelle à l’échelle du pays. Elle contribue également à détourner l’attention des logiques de demande c’est-à-dire de consommation de services sexuels qui restent peu interrogées dans l’espace public.

Au-delà du phénomène en lui-même, la question du proxénétisme en France renvoie à des enjeux plus profonds :

~ Quelles sont les aspirations de la jeunesse face à un horizon économique incertain ?
~ Pourquoi les outils de prévention semblent-ils inadaptés à la réalité des réseaux sociaux ?
~ Comment expliquer l’absence de dispositifs massifs d’éducation à la sexualité, à la citoyenneté et aux violences de genre ?
~ Pourquoi les grandes plateformes numériques ne sont-elles pas davantage mises en cause dans leur rôle passif ou complice ?

Le phénomène observé dans certaines cités françaises est donc le révélateur d’un malaise plus vaste, qui concerne l’ensemble du corps social : déficit de repères, perte de confiance dans les institutions, fascination pour l’argent facile, invisibilisation des victimes, faible réponse judiciaire.

Loin des raccourcis sensationnalistes, La Boussole – infos appelle à une approche rigoureuse, nuancée et structurelle de cette problématique. Il ne s’agit ni de nier l’existence de ces réseaux, ni de les réduire à une représentation simpliste. Mais d’analyser avec méthode un phénomène social en mutation, qui traverse les couches de la société française et met en lumière les failles de son système éducatif, numérique et judiciaire.

Le combat contre l’exploitation sexuelle des mineures ne peut se gagner par la seule répression. Il exige une mobilisation collective fondée sur la connaissance, la responsabilité et la prévention.

Liban : arrestation de l’ancien ministre de l’Economie Amine Salam pour corruption, détournement et blanchiment d’argent

Le procureur général près la Cour de cassation, le juge Jamal Hajjar, a ordonné mercredi l’arrestation de l’ancien ministre de l’Économie Amine Salam, à l’issue d’une audience au cours de laquelle l’accusé a été confronté à des fonctionnaires du ministère, a annoncé une source judiciaire haut placée

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Oscar Pistorius au triathlon : réinsertion encadrée ou traitement de faveur ?

Douze ans après avoir tué Reeva Steenkamp, l’ancien champion paralympique Oscar Pistorius a repris la compétition sportive. Une participation autorisée qui interroge, entre cadre légal strict et perception d’un privilège judiciaire accordé aux célébrités.

Le 1ᵉʳ juin 2025, sur les rives de Durban, l’Ironman 70.3 a vu concourir un participant inattendu : Oscar Pistorius. L’ex-star de l’athlétisme mondial, longtemps surnommé le « Blade Runner », a couvert les 113 km du triathlon malgré sa liberté conditionnelle, effective depuis janvier 2024, après avoir purgé une partie de sa peine pour le meurtre de sa compagne Reeva Steenkamp.

Cette apparition publique, autorisée par les services sud-africains de probation, a provoqué une onde de choc. S’il ne s’agit pas d’une violation de sa conditionnelle Pistorius a bien obtenu l’aval administratif pour voyager de Prétoria à Durban, l’événement soulève une question plus vaste : celle de la réinsertion, certes, mais aussi de l’égalité devant la justice.

L’entourage de Pistorius insiste sur une volonté de « reconstruction personnelle » par le sport. « Il ne s’agit pas d’un retour à la compétition professionnelle, mais d’un pas vers la normalité », plaide son avocat Conrad Dormehl. Classé 555ᵉ au général, l’ancien médaillé paralympique est loin de ses exploits d’antan, et n’a bénéficié d’aucun traitement sportif particulier.

Mais la normalité, justement, est-elle la même pour tous ? De nombreuses voix en Afrique du Sud à commencer par l’UDM Women’s Organisation dénoncent une réintégration publique prématurée et perçue comme insensible envers les victimes de féminicides. « Qu’un homme reconnu coupable d’un meurtre puisse s’exhiber en public de cette manière, moins de deux ans après sa sortie de prison, est un signal dangereux », affirme un communiqué de l’organisation.

Au-delà du cas Pistorius, l’affaire illustre un phénomène mondial bien documenté : l’impression, sinon la réalité, que les personnalités célèbres bénéficient d’un traitement judiciaire distinct de celui du citoyen lambda. Du traitement médiatique aux aménagements de peine, en passant par la réactivité des services judiciaires, les exemples abondent.

Aux États-Unis d’Amérique, les peines allégées ou ajournées pour certains artistes ou sportifs (comme le rappeur états-unien Kodak Black ou l’ancien joueur de football Ray Rice) sont régulièrement dénoncées. En France, la récente libération sous bracelet électronique de personnalités médiatiques condamnées pour des faits graves alimente les débats sur l’égalité devant la loi. L’Afrique du Sud n’échappe pas à cette dynamique : Pistorius n’est pas le seul justiciable à avoir été médiatisé, mais il est peut-être l’un des seuls dont les demandes de déplacement reçoivent une attention si nuancée.

Il convient pourtant de rappeler que la liberté conditionnelle de Pistorius reste encadrée jusqu’en 2029. Toute infraction à ses obligations entraînerait sa réincarcération. Mais cette rigueur formelle ne dissipe pas les perceptions d’injustice symbolique.

Dans une société saturée d’images et d’émotions, la mémoire des victimes peine souvent à rivaliser avec le pouvoir narratif de la rédemption publique. La figure du coupable en réhabilitation fascine plus qu’elle n’indigne surtout lorsqu’elle a déjà brillé sous les projecteurs.

Pour la famille de Reeva Steenkamp, aucune course, aussi longue soit-elle, ne ramènera la jeune femme tuée en 2013. Dans un communiqué sobre, les proches de la victime ont dit vouloir « se tenir à distance du bruit médiatique », tout en rappelant que « le vrai combat, c’est celui contre les violences faites aux femmes ». Un combat, hélas, toujours inachevé.

Ce que nous dit l’affaire Pistorius :

~ La réinsertion des condamnés, même médiatiques, est un droit encadré par la loi mais elle gagne à être conduite avec discrétion.
~ La justice peut être formellement équitable, mais socialement perçue comme biaisée lorsqu’elle concerne des figures célèbres.
~ Le traitement réservé aux célébrités judiciaires mérite un débat sérieux, loin des passions, mais ancré dans une exigence de justice impartiale pour tous.

Argentine : la condamnation de l’ex-présidente Cristina Kirchner met fin à sa carrière politique

La Cour suprême argentine a confirmé mardi la condamnation de l’ex-présidente péroniste Cristina Kirchner à une peine de six ans de prison et d’inéligibilité à vie pour fraude pendant sa présidence, un jugement retentissant contre une figure dominante de la vie politique argentine depuis 20 ans. Celle-ci dénonce une « guérilla » judiciaire et « une sentence écrite d’avance ».

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Blocages des routes en Bolivie: le parquet ouvre une enquête pour «terrorisme» contre Evo Morales

Le procureur général de Bolivie a accepté lundi la plainte du gouvernement contre l’ancien président déposée après la diffusion d’un enregistrement audio dans lequel une voix, attribuée à l’ex-chef d’Etat, appelle à bloquer les principales routes menant à La Paz

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Burkina Faso: Abdul Aziz Congo, le frère du roi des Mossis libéré après un mois d’incarcération

Soulagement après plus d’un mois d’attente pour la famille d’Abdul Aziz Congo, le frère du roi des Mossis a recouvré la liberté. Cela faisait 37 jours que le jeune parent de l’une des plus hautes autorités coutumières au Burkina Faso avait été arrêté sans mobile apparent.

Libéré dans la nuit de jeudi à vendredi, Abdul Aziz Congo a pu rejoindre à son domicile épouse et enfants avant de subir des examens dans un centre médical de Ouagadougou.

Pas de violence, pour autant de la part de ses geôliers, assure l’une de nos sources qui s’abstient de dire pour quel motif ce cadet du roi Mossi a été séquestré sans raison apparente, ce qui est devenue monnaie courante au Burkina Faso. D’ailleurs les témoins joints par une média international, affirment tous que le frère du Mogho Naaba est en forme après un mois et sept jours d’incarcération dans un lieu tenu secret.

Mercredi 30 avril, Abdul Aziz Congo a été enlevé à Ouagadougou par des hommes se présentant comme étant des forces de sécurité. Certains spéculent sur un différend entre la junte militaire en place et le roi des Mossis, différend qui serait à l’origine de cette arrestation. Le Mogho Naaba ayant décliné une requête de la junte lui demandant de jouer les médiateurs au sein d’une armée en mal de cohésion.

Abdul Aziz Congo aurait été arrêté ce 30 avril 2025 par des individus se présentant comme membres des forces de sécurité. L’arrestation a eu lieu alors qu’il faisait ses courses dans son quartier. Il a d’abord été conduit chez lui, et il a été ensuite embarqué pour une destination inconnue.

Abdul Aziz Congo, qui est le demi-frère du Mogho Naaba, le roi des Mossis, avait donné en septembre 2024 une interview sur le site Faso.net. Dans cet entretien, il suggérait que les autorités coutumières et religieuses du  Burkina Faso  fassent respecter les engagements pris notamment lors de la transition entre le colonel Damiba et le capitaine Traoré en octobre 2022.

À l’époque, ces autorités se voulaient être les garantes d’une transition pacifiée entre les deux putschistes. Le nouveau dirigeant Traoré devant veiller, entre autres, à la réconciliation nationale, au respect des engagements avec la Cédéao (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) ou à la cohésion au sein des forces de sécurité. Des sujets devenus, depuis, ultra-sensibles et irritants au sommet de l’État. Facteur aggravant, il y a peu, le Mogho Naaba aurait reçu une demande de la part du capitaine Traoré pour jouer les médiateurs dans les rangs d’une armée de plus en plus fébrile.

Cette demande a été déclinée par le roi des Mossis et 24 heures plus tard son frère était arrêté. L’arrestation du frère du Mogho Naaba aurait été un moyen de faire pression sur le palais Mossi. Nul ne peut dire à cette heure si cela a eu l’effet escompté.

France: des militants d’ultradroite jugés pour participation à une association de malfaiteurs terroriste

Seize militants d’un groupe d’ultradroite sont jugés à partir de ce mardi 10 juin devant le tribunal correctionnel de Paris, pour participation à une association de malfaiteurs terroriste. Ils sont accusés d’avoir planifié des attaques contre la communauté musulmane en « tuant 200 imams radicalisés » et en empoisonnant de la nourriture halal, notamment.

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